Livres, Un roman de claude pujade-renaud, Retour à port-royal - Actualités littéraires, NouvelObs.com
«Le Désert de la grâce», par Claude Pujade-Renaud, Actes Sud, 288 p
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«Le Désert de la grâce», par Claude Pujade-Renaud, Actes Sud, 288 p
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Benedetta CRAVERI, L’âge de la conversation, Tel-Gallimard, Paris, 2005
Je ne résiste pas à la tentation de ressortir le bel essai de Benedetta Craveri, paru d'abord en 2002, puis en format de poche dans la collection Tel en 2005 et, l'ayant relu, en diagonales certes, de vous en parler. À la télé les rediffusions, au web les relectures !
Pourquoi voudrait-on lire près de cinq cents pages sur la conversation en France entre 1630 et 1789 ? Sauf pour quelques universitaires ou francophiles irréductibles (en reste-t-il ?). Les Français ont, comme chacun sait, toujours parlé (« cause toujours… ») ; on sait moins, en revanche, qu’ils n’ont pas toujours su comment le faire. D’aucuns affirment qu’ils ne le savent plus guère, mais c’est un autre débat.
C’est donc l’histoire de cet apprentissage de l’art de la conversation que nous révèle Benedetta Craveri dans son captivant ouvrage où nous ferons, sur un siècle et demi, la connaissance de personnalités, pour la plupart, certes, tombées dans l’oubli, mais dont le rôle, même si nous n’en soupçonnons guère l’importance, a été capital dans l’évolution des mœurs et de notre langue.
On verra l’évolution du salon, la durée de vie d’un « genre » de salon couvrant généralement une trentaine d’année, chaque génération y apportant son élément distinctif, sans oublier les rivalités entre salons « montants » et « descendants », ni celles qui opposent ces dames pour obtenir la présence de telle ou telle sommité de l’heure. Madame Geoffrin, Madame Dudeffand, Madame de Tencin et Julie de Lespinasse, chacune connaîtra, avec son public, son heure de gloire, puis son déclin.
Cette évolution ne vise pas que la forme, le fond aussi change. Ainsi, il était inconcevable, et du dernier vulgaire, que l’on parlât de politique chez Madame de Rambouillet, la célèbre Arthénice, – un des tous premiers salons –, ou même de romans, alors que, un siècle plus tard, toute la fleur des Lumières se pressera chez Madame Geoffrin – un des premiers salons bourgeois –, véritable lieu de contre-pouvoir, où les premiers « intellectuels » parleront de liberté et d’égalité et où se feront les élections à l’Académie.
On découvre enfin la double importance de l’institution du salon. Par celle-ci, les femmes assumaient une mission éducatrice tant sur le plan de la langue : c’est principalement grâce au salon que la langue française a connu un si large rayonnement en Europe et, plus tard, en Amérique, notamment dans la diplomatie, alors que sur le plan des mœurs et de la sociabilité, chacun, noble ou bourgeois, voudra atteindre le même niveau de raffinement qu’il y rencontrait.
Commentaire de Voltaire : « Le langage français est de toutes les langues celle qui exprime avec le plus de facilité, de netteté et de délicatesse, tous les objets de la conversation des honnêtes gens ; et par là elle contribue dans toute l’Europe à un des plus grands agréments de la vie. » .
Les temps ont bien changé et je me permettrai un sic transit gloria mundi.
Une anecdote, enfin, pour les lecteurs de Nouvelle-France. La Grande Mademoiselle – il ne s’agit pas d’un éphèbe officiant sur les planches de tel établissement du Village, mais de la cousine de Louis, quatorzième du nom – payait de la relégation ses choix politiques du temps de la Fronde. Elle transforma Saint-Fargeau, sinistre château médiéval, en un lieu où chacun voulait être reçu. L’accompagnaient dans son exil quelques jeunes et jolies dames, et Saint-Simon écrira sur l’une de celles-ci : « Madame de Frontenac n’avait que vingt ans et cherchait par tous les moyens à se débarrasser de son mari. Le comte était “aimable”, “spirituel” et “pas dépourvu d’usage du monde”, mais cela ne suffisait pas pour que la jeune femme l’accueillît dans le lit conjugal et cédât à ces instances. » On aura reconnu dans le mari le bouillant gouverneur du Canada…
Les souffrances, les peurs, les humiliations subies dans l'enfance, on les retrouve parfois comme une vieille blessure, avec un pouvoir intact de faire mal. Sur le coup, quand on les avait éprouvées, anesthésié par le choc, on n'avait rien senti, tout entier mobilisé pour survivre à ces années noires. Mais longtemps après, des décennies plus tard, parfois dans le bonheur et l'opulence et tout souci disparu, la douleur que l'on croyait éteinte se réveille, aussi vive que dans le passé, plus mordante encore d'insister, comme un membre fantôme qui vous dévore alors qu'il n'est plus là, comme si le mal ne vous avait jamais quitté et qu'il n'avait servi à rien de vieillir.Jean Clair, Journal atrabilaire.
« Mais qu'est-ce qu'on vous a fait pour que vous nous traitiez comme ça ? »Cette question je me la suis souvent posée au CNA pendant -- et surtout après -- de longues et soporifiques soirées. Me demandant si, enfin, quelqu'un allait effectivement venir, ou supportant les divagations microphoniques d'un second crû de Robert Lepage. Le public d'Ottawa est bon public, certes, mais victime consentante. Pour moi, de guerre lasse, j'ai renoncé à m'abonner.
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Tirer un livre qui dormait sur l'étagère, l'ouvrir, commencer de le lire, c'est réveiller une parole assourdie en lui prêtant sa voix. C'est toujours un peu le « Ceci est mon corps... Faites ceci en mémoire de moi ». C'est ressusciter, dans l'élection du livre, et perpétuer une présence qui semblait morte ou oubliée : il y a toujours un miracle de la lecture, très proche du mystère de l'Eucharistie, qui nous redonne un corps chaud et familier là où l'instant d'avant il n'y avait que silence et poussière. Le papier imprimé qui ressort de la poudre accumulée du temps, rejoint le pain enfariné dans cette communion.Powered by ScribeFire.
« J'ai trouvé, moi aussi une phrase profonde à mettre en bas de mes courriel, gracieuseté de Beaubourg, le musée. Sur leur site , il est écrit ( en majusculeÀ méditer, comme celui-ci, angoissant :
dans le texte ) :
TOUTE SORTIE DES ESPACES EST DÉFINITIVE. »
Un train peut en cacher un autre.
« Utilisant comme garantie la valeur de la maison achetée, la chute des prix a rendu nombre de ménages insolvables. »
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Time happens, I suppose ... To people. Everything becomes ... too late, finally. You know it's going on ... up on the hill; you can see the dust, and hear the cries, and the steel ... but you wait; and time happens. When you do go, ... finally ... there's nothing there ... save rust; bones; and the wind.
-Agnes
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