Geneviève BRISSAC, Une année avec mon père, Éditions de l'Olivier, Paris, 2010 (177 pages).
Voici un livre dont la critique a attiré mon attention et que je me proposais de suggérer à une de mes amies de toujours, celle-ci ayant vécu une situation semblable à celle du roman il y a quelques années avec la lente et cruelle fin de son père et étant maintenant confrontée à la démence sénile qui affecte de plus en plus sa mère.
Je me disais, cette amie étant une grande lectrice, que la fiction pourrait la distraire de la réalité, mais, à la réflexion, je me demande si le récit de la relation entre une fille et son père pendant les derniers mois de la vie de celui-ci ne constituerait pas un rappel trop cruel des événements si récents que mon amie a vécus.
Je l'ai donc lue cette relation de la dernière année et j'avoue avoir été séduit par le style de Geneviève BRISAC -- auteur que je ne connaissais pas. Elle a une façon bien particulière de présenter les dialogues, intégrés au récit sans les signes distinctifs usuels. Pas de pathos, une phrase brève, et même sèche, et, au fil du récit, un commentaire qui fait mouche sur un question qui, comme on dit en termes « actuels » , fait problème : celui du naufrage de la vieillesse.
Et aussi celui de l'étrange relation qui s'installe entre un père et sa fille quand, diminué, il devient l'enfant de celle-ci. Mais tient quand même à son indépendance et à préserver sa dignité. Beaucoup de notre génération connaissent cette situation inédite dans l'histoire récente. Pour moi, se pose en outre la question de la mort volontaire, et je songe aux pages de Michel ONFRAY sur le sujet.
Pour l'heure, si je n'ai pas encore décidé si j'offrirais ou non ce roman à mon amie, je n'hésite pas à vous le recommander.
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