L'appareil étant d'occasion, il y avait déjà quelques titres dans la bibliothèque, dont les Fables de La Fontaine. J'ai, pour moi, dirigé mes recherches du côté de chez PROUST et de La recherche du temps perdu. La plupart des titres qui la composent sont disponibles en format facilement lisible, mais pas Le temps retrouvé. J'ai donc dû, depuis le site de la BNF, téléchargé la version numérisée page par page de l'édition originale de 1927.
J'avoue avoir ressenti une certaine émotion en « ouvrant » le livre, à voir le papier marqué par le passage du temps, ainsi que la typographie de l'époque. Et un plaisir certain en constatant l'efficacité de l'outil de recherche.
Je suis, en effet, arrivé en quelques secondes au passage où Mme VERDURIN apprend le naufrage du Lusitania. Ce passage, très ironique, qui illustre le fameux texte de LUCRÈCE :
Suave, mari magno turbantibus aequora ventis, E terra magnum alterius spectare laborem. Il est doux, quand sur la vaste mer les vents soulèvent les flots, d'apercevoir du rivage les périls d'autrui.C'est en effet un de nos travers que de s'émouvoir des cataclysmes qui frappent aux antipodes, mais de demeurer indifférent, sinon hostile, aux malheurs se manifestent à notre porte. Mais pas de digression philosophique, revenons à la liseuse.
L'appareil n'est pas plus lourd qu'un bon volume de quelques centaines de page, mais sa minceur fait oublier ce poids. Certes, le contact d'une plaque vitrée ne procure, sous le doigt, la sensation du papier, mais comme je place la liseuse dans une jaquette de cuir, le côté « froid » est quelque peu estompé.
Ce n'est toutefois pas Le temps retrouvé que j'ai lu hier soir, mais une cinquantaine de pages de La chartreuse de Parme. J'ai bien aimé l'expérience, quoique je crois que je vais surtout utiliser la liseuse pour les essais et les livres dits pratiques.
À suivre, comme on dit.
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