Jean-Louis JEANNELLE, Malraux, Mémoire et métamorphose, Gallimard, Paris, mars 2006 (441 pages).
Que voilà de séreuses lectures depuis quelques temps. Depuis qu'un lourd pavé appelé roman mais qui tenait du galimatias m'a brouillé avec le genre, je m'en tiens en effet aux essais. Je m'apprête toutefois à y revenir avec Les jardins statuaires de Jacques ABEILLE, dont la critique a fort unanimement salué la reparution, et dont la bibliothèque vient, de sa voix informatique, de m'aviser qu'il m'attend dans la section mauve des nouveautés. Trois semaines pour près de cinq cents pages.
Je ne cacherai pas que je n'ai pas tout lu de l'essai de Jean-Louis JEANNELLE, mais les extraits dont j'ai pris connaissance ont aidé à ma relecture de celui de MALRAUX, L'homme précaire et la littérature, ultime réflexion, comme disent les éditeurs, de celui-ci sur la Métamorphose. Relecture, car je n'y étais pas revenu depuis la publication en 1977. Et pourtant il s'agit d'une lecture, car, somme toute, et pardonnez le lieu commun, on ne relit pas plus un livre qu'on se baigne deux fois dans le même fleuve. C'est un peu cela la Métamorphose... Bref, un livre dont la lecture requiert un effort certain, mais dont on ressort mieux éclairé sur la littérature. J'y reviendrai.
Encore MALRAUX : j'ai accompagné la lecture, histoire de réentendre cette voix et cette diction incomparables, du visionnement de trois documents, que je me suis procurés sur le site de la Boutique de l'Institut national de l'Audiovisuel (INA) réalisés en 1974 et portant, justement, sur la notion de Métamorphose. Ils s'intitulent Les dieux de la nuit et du soleil, Les maîtres de l'irréel et Le monde sans dieux et sont regroupés sous les titre Les métamorphoses du regard.
Présentation de l'éditeur :
« " Quels livres valent la peine d'être écrits, hormis les Mémoires ? " écrivait Malraux dès 1928. En dépit de ce que laissait présager ce geste de reconnaissance à l'égard d'un genre vieux de plus de cinq siècles - rien de moins que Le Miroir des limbes, composé des Antimémoires, puis de La Corde et les Souris -, la dimension mémoriale a sans doute été, de toute l'oeuvre d'André Malraux, si ce n'est la moins fréquentée, sûrement la moins explorée.
» L'étude que lui consacre aujourd'hui Jean-Louis Jeannelle ouvre les chemins de cette " odyssée de la mémoire", depuis le simple journal de bord jusqu'à l' " antipacte mémorial". L'auteur montre l'origine, la logique et la chronologie d'une composition très éclatée que le lecteur a, sans cela, du mal à percevoir.
» C'est là l'originalité profonde d'une démarche qui consiste à mettre en lumière la réflexion théorique sur un genre hérité d'une lignée apparue avec Commynes et à établir entre les Antimémoires de Malraux et les Mémoires de quelques autres - du général de Gaulle à Simone de Beauvoir -, ou encore entre Malraux et un auteur hanté par la mémoire comme Péguy, l'un de ces "dialogues au sommet" dont Malraux lui-même était coutumier.
» Livre en abyme, livre en rebonds, livre en facettes, livre en éclats: tout ce jeu de mémoire et de contre-mémoire constitue la meilleure des introductions à ce thème omniprésent dans toute l'œuvre d'André Malraux : la métamorphose. »
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