Je suis depuis un bon moment assez Debray, si j'ose dire, au moins depuis ses ouvrages sur la médiologie, en passant par ses ouvrages sur dieu et le religieux. C'est une intelligence portée par un style. Tout l'opposé, par exemple, d'un BHL tout bruit et fureur, mais que du vent.
Campagne électorale pour la présidentielle en France, dans un autre registre que le pastiche de Patrick Rambaud, et en attendant, j'y arrive (oui, il est vrai, je procrastine), le commentaire de l'important essai de Dany-Robert Dufour sur L'individu qui vient... après le libéralisme, ce bref texte dont je vous donne ici l'incipit. Style, je vous dis. À méditer à l'heure où, ici, le Nouveau Parti démocratique semble, par l'élection de Thomas Mulcair, hier, embrasser la gauche libérale.
Un style, vous dis-je : jugez-en vous-même à la lecture de l'incipit :
« Les urnes sont des boîtes à double fond, électoral et funéraire : elles recueillent, avec un léger décalage, nos rêves et nos cendres. Quand les rêves d’une génération tombent en cendres, en arrive une autre pour ranimer la flamme. Cela est bel et bon. Aussi la liesse sera-t-elle du meilleur aloi, place de la Bastille, quand un autre « on a gagné » envahira grands et petits écrans. Un joli mai, en République, cela se fête, après cinq années où la vulgarité friquée nous aura tant fait honte. Le refus de l’humiliation par tous les moyens, légaux y compris, fait partie des droits de l’homme et du citoyen. Un blouson doré de Neuilly dans le fauteuil du général de Gaulle, c’était plus qu’une faute de goût, une atteinte à ce minimum d’estime de soi dont a besoin un républicain du rang pour ne pas baisser les yeux devant son voisin de palier. »
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