Jean de La Ville de Mirmont, Les dimanches de Jean Dézert
Éditions ePagine, juillet 2012 (101 pages); sous format ePub sans DRM.
Les retours de vacances ne sont pas sans surprise, où rentré le lundi matin d'une belle semaine à la campagne, les pieds dans l'eau et la Restauration à la main, l'on passe sans transition presque de la chaise longue au lit, la grippe s'étant invitée sans prévenir. C'est une toute autre chaleur qui nous y condamne, nous coupant non seulement du monde, mais aussi, pour cause de fatigue, du livre, ce qui, en un sens, est bien pis.C'est quand même avec joie que j'ai accepté, d'un clic, l'offre de téléchargement gratuit de la librairie ePagine qui, ainsi, se lance, et fort joliment, dans l'édition de livres électroniques. Je vous garantis quelques heures de belle lecture, et de promenades dans un Paris d'il y a un siècle, en compagnie de ce très anonyme Jean Désert, petit fonctionnaire, et libre à vous de voir si nos mœurs bourgeoises ont si changé en dépit de l'irruption dans notre quotidien ces mille objets techniques dont nous ne pouvons plus nous passer. Y compris, faut-il le rappeler, une bonne liseuse...
Voilà une prose comme je les aime, simple et fine, belle petite histoire urbaine qui, par sa chute, nous amène du côté de la nouvelle. Chose certaine, bien éloignée de tous les pavés estivaux usuels...
Présentation de l'éditeur :
« Peut-être parce qu’il n’a pas cherché à « faire carrière » en littérature, Jean de La Ville de Mirmont, mort au front en 1914 à quelques jours de son vingt-huitième anniversaire, est aujourd’hui beaucoup moins connu que Louis Pergaud, Alain-Fournier ou Charles Péguy, victimes eux aussi de la Première Guerre mondiale. Et pourtant, pour tous ceux qui l’ont lu, Les Dimanches de Jean Dézert figure parmi les romans les plus surprenants du début du XXe siècle. Remis au goût du jour par Bernard Grasset en 1929, puis redécouvert par Michel Suffran dans les années 60, il a traversé le temps, passant de bouche à oreille et de main en main.
» C’est dans les années 90 que j’ai repéré ce roman dont la douce ironie et la politesse du désespoir m’ont rappelé certains personnages d’Emmanuel Bove, ou encore le Bartleby de Melville. Quant à l’écriture simple voire minimaliste de ce livre, la « singulière banalité » de Jean Dézert, le lyrisme discret et le regard distancié de l’auteur, je les ai vus d’emblée comme précurseurs de l’œuvre de Robert Pinget ou des premiers romans de Jean-Philippe Toussaint.
» Alors que je travaillais à la librairie Les Sandales d’Empédocle à Besançon, je conseillais souvent aux clients de partir à la rencontre de Jean Dézert, ce jeune homme solitaire, cet employé sans épaisseur ni fantaisie, qui a toutefois une passion dérisoire dans sa vie ordonnée : attendre le dimanche et, en suivant les prospectus publicitaires amassés la semaine, traverser le Paris de la Belle-Époque, à pied ou en métro, en tramway à vapeur ou en train électrique. De Saint-Michel à la rue de la Gaîté en passant par la Gare du Nord, Jean Dézert fera toutes sortes d’expériences et rencontrera sur son chemin une fantasque jeune fille qui viendra bousculer ses notions et ses habitudes... Je n’en dirai pas plus. Je vous laisse maintenant entrer dans la chambre au plafond bas de la rue du Bac et rejoindre la communauté des « dézerteurs » ! »
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