Julian BARNES, England, England, traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin, Folio n° 3604, Paris, 2002 (442 pages) – titre original England, England, 1998, et 2000 pour la traduction.
L’utopie est une affaire très anglaise,
comme la bouillante eau et la tiède bière, depuis au moins Thomas More, d’autant plus
qu’il est d'usage de la réaliser dans une île, loin des influences néfastes venues de
la terre ferme, et notamment du Continent.
Quand sir Jack Pitman, un magnat des
médias, constate que son Royaume Uni de pays s’en va à vau-l’eau, ce qui est un comble pour une île, il décide, par
patriotisme, d’en créer un qui représentera la fleur de ce qui a fait
la civilisation britannique. Un pays, mais pas un État : en un mot une
entreprise.
Donc, dans un avenir rapproché, sous le règne
d’un successeur d’Élisabeth, un coureur de jupons semble-t-il, notre héros parvenu – dans tous les sens du terme – au succès
économique pâtit un peu d’un déficit de reconnaissance. Il a donc une
idée : recréer l’Angleterre. Orage de cerveaux,
ressources humaines, on scrute le marché, on se penche sur la carte et, le sort
en est jeté, ce sera l’Île de Wight, sur la Manche, qui deviendra England,
England.
Oubliez un peu la télé, et Downton Abbey, et offrez-vous quelques heures de bonne lecture.
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