Il est souvent question de Proust dans le
Journal de deuil de Roland Barthes :
« Automne 1921
Proust manque mourir (prend trop de véronal).
-- Céleste : « Nous nous retrouverons tous dans la Vallée de Josaphat
-- Ah ! croyez-vous vraiment qu'on doive se retrouver ? Si j'étais sûr, moi, de retrouver Maman, je mourrais tout de suite. »
Et puis :
« Lettre à Georges de Lauris qui vient de perdre sa mère (1907).
"Maintenant, je peux vous dire une chose : vous aurez des douleurs que vous ne pouvez pas croire encore. Quand vous aviez votre mère vous pensiez beaucoup aux jours de maintenant où vous ne l'auriez plus. Maintenant vous penserez beaucoup aux jours d'autrefois où vous l'aviez. Quand vous serez habitué à cette chose affreuse que c'est à jamais rejeté dans l'autrefois, alors vous la sentirez tout doucement revivre, revenir prendre sa place, toute sa place près de vous. En ce moment, ce n'est pas encore possible. Soyez inerte, attendez que la force incompréhensible (...) qui vous a brisé, vous relève un peu, je dis un peu car vous garderez toujours quelque chose de brisé. Dites-vous cela aussi car c'est une douceur de savoir qu'on n'aimera jamais moins, qu'on ne se consolera jamais, qu'on se souviendra de plus en plus." »
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