Avant toute chose, grâces soient rendues à Angelo Rinaldi dont le commentaire, dans Le roman sans peine, m'a mené toute affaire cessante à la bibliothèque, après un bref détour, je l'avoue, par Wikipedia, pour y prendre l'ultime ouvrage du romancier irlandais décédé en 2006. Comme, à l'époque, en 2002, je ne le lisais pas dans le Figaro (que pour lui, j'eusse volontiers fréquenté), il m'aura fallu une décennie avant d'en faire la découverte, et aussitôt de regretter cette décennie perdue, mais à quoi bon se lamenter, jouissons de l'instant, les Latins, qui s'y connaissaient, nous l'ont si bien enseigné.
Guère accrocheur comme titre, ni facile à retenir, pour ce qui, en apparence, est la bucolique histoire dans la vie, au quotidien, du County Leitrim, en Irlande, tout près de la frontière de l'Ulster et loin, bien loin, de Dublin, la grande ville. Pourquoi ce « Pour », on se le demande, le subjectif seul n'aurait-il pas suffi, correspondant bien au « That » de l'anglais ? Ce titre, on en saura la raison vers la fin du roman, dans ce pays où Dieu -- ni les croyances -- ne sont jamais bien loin, et où, si les temps changent, les choses doivent se faire comme elles se sont toujours faites, c'est une question de respect que les humains se doivent les uns aux autres. Surtout à la campagne. Irlande : pays que l'on quitte et où, parfois, l'on revient. Situation que les Canadiens (avant qu'ils ne deviennent Québécois) ont bien connu, qui se sont souvent éparpillés aux États-Unis -- mais en revinrent-ils jamais ? car, il y a une chose qu'Irlandais et gens d'ici ont en commun: l'Anglais, et il n'est pas question de langue -- encore que... -- mais de conquérant et d'occupant.
Pour l'heure, je vous laisse sur la présentation de l'éditeur et vous reviendrai tantôt.
Présentation de l'éditeur :
« Il est des écritures magiques, qui transportent le lecteur parfois très loin sans que rien se passe vraiment : quelques amis et voisins réunis au fin fond de la campagne irlandaise, des mariages, des dîners après la moisson, des soirées au pub, des envies de quitter cette Irlande figée dans le temps mais que n'épargne pas la violence politique...
» C'est la manière de faire parler ses personnages qui rend John McGahern unique : ce langage savoureux de la campagne, gouailleur et tendre, qui donne aux petites histoires l'allure de mythes lorsqu'au soir on se retrouve pour boire du rhum au jus d'airelles. La magie de l'écriture, aussi, qui nous imprègne de l'atmosphère à la fois paisible et inquiète de ce Giono irlandais.
» D'une pudeur extrême, John McGahern nous envoûte, nous fascine. C'est hors d'âge, comme un très bon whisky.
" Dans une langue à la fois simple et subtile, austère et tendre, McGahern nous offre ce formidable don de voir, à travers des vies imaginaires, plus clair que nous ne voyons dans nos propres vies."
John Updike »
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