Voici un roman qui, tout encensé par la critique qu'il a été, m'a laissé de glace. On retiendra, pour l'anecdote que son auteur, l'argentin Juan FILLOY, aura presque vécu sur trois siècles, étant né en 1894 et étant mort en 2000.
Quand l'amour intervient dans la vie d'un statisticien, pour peu qu'il y soit sensible, ce qui n'est sans doute pas souvent le cas, car pour ce qui est du sentiment à l'horizontale j'en suis arrivé -- chat échaudé craint l'eau froide -- à penser que cette engeance préfère lignes et colonnes aux effusions de la passion. La preuve en est que « Fils unique de la méthode et de la persévérance, Op Oloop était une mécanique humaine des plus parfaites, la création la plus insigne qu'ait jamais connue Buenos Aires en matière d'autodiscipline. » Le roman le suit pendant l'ultime journée de sa vie, où, à partir de 10 heures, il voit sa raison vaciller. Il perd le contrôle, lui le « pourfendeur infatigable de la spontanéité », le jour même de ses fiançailles : le statisticien est amoureux de Franziska, la fille du consul de Finlande, pays dont il est lui-même originaire.
Généralement sensible aux jeux littéraires de tendance OuLiPo, je suis demeuré complètement insensible à ce style : le statisticien m'aurait-il jeté un sort ? Il est vrai que l'on peut être séduit par la verve un peu absurde de l'auteur, peut-être le serez-vous...
Présentation
« Op Oloop retrace dix-neuf heures et dix minutes de la vie étonnante d'Optimus Oloop, un statisticien finnois à la vie millimétrée exilé dans le Buenos Aires bourgeois des années 1930. Lancé dans une quête d'authenticité aussi vaine qu'illusoire, Op Oloop, seulement armé de son infaillible méthode, s'élève contre toutes les mascarades pour donner un sens à sa vie. Le roman, conçu comme un journal de bord, décrit minute par minute le chamboulement de son univers obsessionnel par un insignifiant accident de la route. Moitié Pnine de Nabokov, moitié Werther de Goethe, Op Oloop oscille sans cesse entre réalité et divagation, dessinant ainsi les contours d'un personnage aussi absurde qu'attachant. Acide et provocateur, cet imprévisible chef-d'oeuvre, source d'inspiration pour Julio Cortfzar et Alfonso Reyes, est pour la première fois traduit en français.»
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