Roger GRENIER, Les larmes d'Ulysse, L'un et l'autre - Gallimard, Paris, octobre 1998 (184 pages).
Le beau livre d'Akira Mizubayashi refermé, j'ai repris, dans la foulée et ma bibliothèque -- petit jeu, ici, avec une figure de style que je vous laisse le soin d'identifier, preuve que ces pages savent être ludiques --, celui de Roger Grenier, qui remonte à quelques années, et avec autant de plaisir, tout « chat » que je soie. Tout sur le chien en littérature et pour les « gendelettres », tel serait mon gazouillis si je donnais dans la concision. Et, ma foi ! j'y donnerai, me contentant, outre ma recommandation d'usage de bien vouloir lire l'ouvrage en cause, de vous en citer le dernier chapitre :
« Et si la littérature était un animal qu'on traîne à ses côtés, nuit et jour, un animal familier et exigeant, qui ne vous laisse jamais en paix, qu'il faut aimer, nourrir, sortir ? Qu'on aime et qu'on déteste. Qui vous donne le chagrin de mourir avant vous, la vie d'un livre dure si peu, de nos jours. »
Présentation
« Beaucoup de chiens s'appellent Ulysse. Mais le chien d'Ulysse, comment s'appelait-il ? Argos. Il attend son maître dans des conditions moins confortables que Pénélope. Toujours prudent, le roi d'Ithaque, quand il aborde enfin son île, s'est rendu méconnaissable, avec la complicité d'Athéna. Et pourtant, Argos le reconnaît.
"Négligé maintenant en l'absence du maître, il gisait, étendu devant le portail, sur le tas de fumier des mulets et des bœufs où les serviteurs d'Ulysse venaient prendre de quoi fumer le grand domaine ; c'est là qu'Argos était couché, couvert de poux. Il reconnut Ulysse en l'homme qui venait et, remuant la queue, coucha les deux oreilles : la force lui manqua pour s'approcher de son maître.
Ulysse l'avait vu : il détourna la tête en essuyant une larme..."
Poséidon, avec l'esprit vindicatif qu'on connaît aux dieux, s'était en vain acharné sur Ulysse. Mais lui arracher une larme n'a été donné qu'à son vieux chien. »
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