vendredi 30 avril 2010

Par oreille, Proust

Je n'ai certes pas l'oreille absolue, mais, furetant à la bibliothèque, à la recherche du livre audio de Michel ONFRAY, Le pur plaisir d'exister, série de conférences qu'il a données à la Bibliothèque nationale de France en 2007, je suis tombé sur le rayon Proust. La Recherche en 111 cd ! J'avais acheté, il y a une vingtaine d'années, la version lue par Jean-Louis TRINTIGNANT, en cassettes audio, aux éditions Des femmes - Antoinette Fouque, mais quelle fut ma joie de la voir rééditée sur support cd, que je mis aussitôt dans mon panier. Je l'ai pour trois bonnes semaines.

Revenu à la maison, je montrai mon butin à l'Être aimé, lequel se montra enchanté : la Recherche en trois cd, quelle prouesse technique. Et tout déçu d'apprendre qu'il ne s'agissait que d'extraits des premier et dernier volume de la série. Et de me dire qu'il préférerait écouter l'intégrale. In petto, je souris devant ce purisme, car je sais bien qu'il ne l'écoutera pas plus qu'il ne lira l'œuvre, mais on se donne volontiers bonne conscience, et cela a un petit côté Verdurin... Vous me pardonnerez cette incursion dans mon intrinsèque, comme dirait la marquise de SÉVIGNÉ, également chère à PROUST, mon Bien Bon à moi ne lit pas mon blog.

jeudi 29 avril 2010

Études de silhouettes

Pierre SENGES, Études de silhouettes, Verticales, Paris, 2010 (144 pages).

Arrivée par la poste ce matin une enveloppe en provenance de Paris. Contenu : le nouvel opus de Pierre SENGES, un de mes « nouveaux auteurs » favoris, et que je suis, si j'ose dire, depuis ses débuts. J'ai même eu le plaisir de le rencontrer à quelques reprises, d'abord dans son Grenoble, où je me suis essayé à l'interviewer -- c'était pendant ma période radio-canadienne --, puis à Montréal, alors qu'il y résidait. Il me fait donc un grand honneur, et un grand plaisir, en m'offrant un exemplaire, dédicacé en outre, son recueil de croquis. Immédiatement sur le dessus de mes À lire.

lundi 26 avril 2010

Le Michel ONFRAY nouveau est arrivé

Enfin presque, car d'ici qu'il traverse la mare... Après Dieu, Freud.

dimanche 25 avril 2010

mercredi 21 avril 2010

L'horizon

Mais rassurez-vous, si j'avance avec efforts dans l'ouvrage d'EHRENBERG, je savoure lentement le MODIANO, que je finirai aujourd'hui. Je me plongerai ensuite, le livre étant maintenant disponible à la bibliothèque, le nouveau roman d'Adam THIRLWELL, L'évasion, dont je n'avais pas détesté le premier roman en 2007 Politique.

La société du malaise

Alain EHRENBERG, La société du malaise, Odile Jacob,  Paris, 2010 (439 pages).

J'avais lu avec beaucoup d'intérêt il y a quelques années déjà la « trilogie » d'EHRENBERG sur l'individualisme, Le culte de la performance, L'Individu incertain et surtout La fatigue d'être soi. Voici un nouvel ouvrage qui constitue à première vue ce que l'on appellerait dans la presse un complément d'enquête sur cette très intéressante étude de société. Elle s'articule sur une comparaison entre la conception qu'ont les États-Unis et la France « des relations entre malheur personnel et mal commun ».

En d'autres termes, dans la foulée de la trilogie, « il s'agit de clarifier le fait que les relations sociales se donnent désormais dans un langage de l'affect qui se distribue entre le mal de la souffrance psychique et le bien de l'épanouissement personnel ou de la santé mentale ». Cela semble un peu compliqué -- j'avoue que le style un peu thésard de l'auteur ne facilite pas la compréhension la chose, mais l'effort consacré à la lecture en vaut la peine --, mais pourrait se résumer par cette question : comment est-on passé du Que m'est-il permis de faire ? d'un style d'existence structuré par une discipline traditionnelle au Suis-je capable de le faire ? d'un monde où « chacun peut devenir quelqu'un par lui-même en progressant de sa propre initiative » afin d'accomplir -- ou d'y tendre -- un idéal qui s'impose à chacun.
 
Contrairement à ce que l'on croit, les deux rives de l'Atlantique n'appréhendent pas le sujet de la même façon.

Un peu d'histoire nous rappellera que les États-Unis se sont faits « contre » le Vieux-Monde, et ont développé une éthique qui leur est propre. De la réforme calviniste (les pèlerins de Plymouth), à l'Indépendance et à la révolution industrielle on aboutit, je fais court, à une vision du monde, et de soi dans le monde, bien différenPte de celle des Européens.

J'en suis là, et avance à petit pas dans la première partie, sur le concept américain d'individualisme. On y voit, pour comprendre « la façon dont se formule la causalité entre le malheur personnel et le trouble de la relation sociale aux États-Unis », l'émergence du self américain, le passage de l'œdipe au Narcisse et la transformation du narcissisme en concept sociologique.

La question que, parfois, je me pose est de savoir où nous nous situons au Québec...

Présentation de l'éditeur :

« L'émancipation des moeurs, les transformations de l'entreprise et celles du capitalisme semblent affaiblir les liens sociaux ; l'individu doit de plus en plus compter sur sa " personnalité ". Il s'ensuit de nouvelles souffrances psychiques qui seraient liées à la difficulté à atteindre les idéaux qui nous sont fixés.

» Cette vision commune possède un défaut majeur : elle est franco-française.

» Comment rendre compte de la singularité française ? Et que signifie l'idée récente que la société crée des souffrances psychiques ?

» Croisant l'histoire de la psychanalyse et celle de l'individualisme, Alain Ehrenberg compare la façon dont les Etats-Unis et la France conçoivent les relations entre malheur personnel et mal commun, offrant ainsi une image plus claire et plus nuancée des inquiétudes logées dans le malaise français. »

vendredi 16 avril 2010

Une année avec mon père

Geneviève BRISSAC, Une année avec mon père, Éditions de l'Olivier, Paris, 2010 (177 pages).

Voici un livre dont la critique a attiré mon attention et que je me proposais de suggérer à une de mes amies de toujours, celle-ci ayant vécu une situation semblable à celle du roman il y a quelques années avec la lente et cruelle fin de son père et étant maintenant confrontée à la démence sénile qui affecte de plus en plus sa mère.

Je me disais, cette amie étant une grande lectrice, que la fiction pourrait la distraire de la réalité, mais, à la réflexion, je me demande si le récit de la relation entre une fille et son père pendant les derniers mois de la vie de celui-ci ne constituerait pas un rappel trop cruel des  événements si récents que mon amie a vécus.

Je l'ai donc lue cette relation de la dernière année  et j'avoue avoir été séduit par le style de Geneviève BRISAC -- auteur que je ne connaissais pas. Elle a une façon bien particulière de présenter les dialogues, intégrés au récit sans les signes distinctifs usuels. Pas de pathos, une phrase brève, et même sèche, et, au fil du récit, un commentaire qui fait mouche sur un question qui, comme on dit en termes « actuels » , fait problème : celui du naufrage de la vieillesse.

Et aussi celui de l'étrange relation qui s'installe entre un père et sa fille quand, diminué, il devient l'enfant de celle-ci. Mais tient quand même à son indépendance et à préserver sa dignité. Beaucoup de notre génération connaissent cette situation inédite dans l'histoire récente. Pour moi, se pose en outre la question de la mort volontaire, et je songe aux pages de Michel ONFRAY sur le sujet.

Pour l'heure, si je n'ai pas encore décidé si j'offrirais ou non ce roman à mon amie,  je n'hésite pas à vous le recommander.

lundi 5 avril 2010

A la playa

Les plages de sable blanc de Cayo Largo m'ayant, soleil oblige, transformé en compagnon de ce débonnaire iguane, je n'ai pas touché un clavier depuis une bonne dizaine de jours. Et pas beaucoup lu non plus. J'en ai profité pour reprendre mon retard dans l'écoute de podcasts divers enregistrés depuis plusieurs semaines. Côté lecture, j'ai donné à plusieurs l'occasion  de lever un sourcil dubitatif devant mon Langue morte de Jean-Michel DELACOMPTÉE, chez Gallimard, dans la belle collection L'un et l'autre. Un livre sur Bossuet, à la plage, ce n'est pas votre Dan BROWN de rigueur... Disons que mon soleil aura été très classique en compagnie de l'Aigle de Meaux.