jeudi 29 juillet 2010

Conférences de Michel ONFRAY : L'affabulation freudienne

Écoutez la conférence de Michel ONFRAY sur Freud; aujourd'hui, les emprunts philosophiques et scientifiques qui ont contribué à la constitution de la pensée freudienne.
 

Arcadie - La vie homosexuelle en France, de l'après-guerre à la dépénalisation

Arcadie - La vie homosexuelle en France, de l'après-guerre à la dépénalisation, Autrement, Paris, octobre 2009 (363 pages).

Voici un livre que je n'aurai pu que parcourir, dont j'avais il y a quelques semaines entendu l'auteur dans l'émission de France Culture Du grain à moudre. Pour l'heure, je le rapporte à la bibliothèque car quelqu'un l'a réservé. J'y reviendrai certainement quand j'aurai, je ne désespère pas d'y arriver, terminé le pavé Oméga mineur. Je m'intéresse beaucoup à ce sujet relativement récent, du moins en langue française, de l'histoire de l'homosexualité. Pour mémoire, je vous renvoie à L'invention de la culture hétérosexuelle de Louis-Georges TIN chez le même éditeur dans la collection Sexe en tout genres.

Voici la présentation de l'éditeur :
« Arcadie fut le premier mouvement homosexuel en France, le plus important en nombre, en longévité... et même un pionnier! Fortement contestée dans les années 1970 avec l'émergence d'une culture radicale du coming out, l'association Arcadie fut dès lors reléguée aux oubliettes. On n'en parlait plus guère ou alors pour s'en moquer, ou pour fustiger une culture du "placard" prude et désuète. On y voyait une préhistoire un peu honteuse de la culture gaie et lesbienne. Cette lecture n'est-elle pas réductrice? En défrichant les archives du mouvement, en recueillant des témoignages et notamment celui du fondateur André Baudry, aujourd'hui "réfugié" en Italie, l'historien travaille à replacer ce combat dans le contexte social de la France de l'après-guerre jusqu'à la dépénalisation de l'homosexualité, au début des années 1980. Le texte, savoureux et rigoureux, restitue ainsi la vie des homosexuels de cette époque. On y croise, à Paris et en province, des figures étonnantes, intellos ou populaires, anonymes ou célèbres, comme Jean Cocteau ou Michel Foucault. Arcadie défendait la respectabilité des couples "homophiles" et représentait un refuge pour une population semi-clandestine. Elle a constitué une "culture homosexuelle", a inspiré la dépénalisation de l'homosexualité, défendait la vie en couple et l'adoption... C'est le combat d'une génération qui entre étrangement en résonance avec les combats d'aujourd'hui sur le mariage et l'homoparentalité. Dès lors, ces homosexuels étaient-ils d'affreux conventionnels ou des avant-gardistes méconnus? »

mardi 27 juillet 2010

Onfray sur Freud

Il y a eu le livre, voici maintenant les conférences de Michel ONFRAY sur FREUD et la psychanalyse.

Conférences de Michel Onfray

Oméga mineur

Paul VERHAEGHEN, Oméga mineur, titre original : Omega Minor traduit de l'anglais (É.-U.) par CLARO, Le cherche midi, Paris, 2010 (740 pages).

Même si j'ai jusqu'au 14 août, je ne dois pas perdre de temps si je veux passer à travers ce pavé de 740 pages, d'autant plus que je ne puis prolonger au delà, un autre abonné de la bibliothèque l'ayant réservé.


Quoiqu'il en soit, j'ai commencé par une petite demi-heure, et quel incipit ! Si un autre livre, assez populaire lui aussi, avait comme incipit « Au commencement était le verbe », celui-ci s'ouvre par un très direct « Au commencement était l'Acte ». Aucun doute possible sur la nature de l'acte en question, à l'évidence on n'est pas du côté de Pascal QUIGNARD avec ce premier paragraphe, et cette giclée fondatrice.

L'auteur tient un blog que vous pourrez vouloir consulter : Babylon Blues

À suivre donc, en attendant, je vais mettre au net mes notes sur le roman de Paula FOX, Les enfants de la veuve.

dimanche 25 juillet 2010

Pendant ce temps...

Paula FOX, Les enfants de la veuve, Joëlle Losfeld, Paris, 2010 (215 pages).

... je poursuis la lecture du roman de Paula FOX, récemment publié, mais qui date de 1976 (il n'y a donc aucun téléphone portable...). Un simple dîner de famille, mais quelle famille. J'avoue être captivé par la technique narrative de l'auteur, et cette façon de dresser les personnages.

J'y reviens, il me reste une petite centaine de pages.

samedi 24 juillet 2010

Rafale : Henri BAUCHAU et Paul VERHAEGHEN

Henri BAUCHAU, Déluge, Actes Sud, Arles, 2010 (171 pages)
Paul VERHAEGHEN, Oméga mineur, traduit de l'anglais (É.-U.) par CLARO, Le cherche midi, Paris, 2010 (740 pages).

J'ai donc trois semaines pour lire ces neuf cents pages. Les joies des aléas des réservations et des disponibilités à la bibliothèque. BAUCHAUD, on (re)connaît depuis Le boulevard périphérique ce quasi-centenaire, dont l'œuvre refait surface depuis une petite dizaine d'années. J'aurais aimé le découvrir plus tôt, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire... et bien lire.


Présentation de l'éditeur

« C'est dans un petit port du Sud de la France, où elle s'est installée pour raisons de santé, que Florence fait la connaissance de Florian. Peintre vieillissant, instable, réputé fou et pyromane, il n'aime rien tant que brûler et voir se consumer ses propres dessins. Encouragée par la psychiatre qui le "suit" de loin, Florence accepte de se mettre à son service. Et bientôt se forme autour d'eux, et de l'atelier aménagé pour l'artiste, un petit cercle d'amitié...Peindre le Déluge - et peut-être le livrer aux flammes -, tel est le grand œuvre que projette désormais Florian. De jour en jour, de mois en mois, il entraîne ses compagnons dans la folle entreprise de ce tableau démesuré qui les requiert corps et âme, qui les épuise et pourtant les transcende. Car cette œuvre est, comme notre monde, traversée par la violence des siècles, par le désastre et la splendeur d'une humanité toujours renaissante. L'art et la folie, le rêve et le délire, la vulnérabilité et l'inépuisable nécessité de créer, tels sont quelques-uns des chemins qu'Henry Bauchau propose à notre réflexion, et qu'il illumine d'une écriture aussi profonde que d'une magnifique fluidité...  »
Pour l'autre, je suis l'avis du Monde, on verra bien; me semble être un page turner, mais le dernier du genre que j'ai lu, Noon Moon ne m'avait pas complètement séduit.
Présentation de l'éditeur

 « Nous sommes en 1995, à Potsdam. Paul Andermans, un jeune psychologue flamand qui s'est fait agresser par des néo-nazis, rencontre à l'hôpital Jozef de Heer, un survivant de l'Holocauste. Ce dernier va lui raconter sa vie : la montée du nazisme, la clandestinité, les camps, puis une étrange carrière de magicien sur fond de mur de Berlin. Au même moment, le physicien Goldfarb, qui participa à l'élaboration de la première bombe atomique, se souvient lui aussi du long périple qui l'a conduit jusqu'à Berlin - Berlin où quelque chose d'incroyable se prépare... C'est le début d'une oeuvre exubérante, bouleversante et terriblement intelligente. Roman épique plongé dans le bain acide du XXe siècle et de ses horreurs, Oméga mineur, lauréat du prestigieux Independent Foreign Fiction Prize, a été salué à sa parution entre autres par Richard Powers. C'est incontestablement l'une des révélations romanesques les plus fortes de ces dix dernières années.  »

dimanche 18 juillet 2010

J'ai succombé

Marcel PROUST, Un amour de Swann in Du côté de chez Swann, Éditions de la Pléiade.

L'écoute de la série d'émissions consacrée par Les nouveaux chemins de la connaissance à la Recherche du temps perdu m'a à ce point emballé que je n'ai pu résister à la tentation de reprendre Un amour de Swann et de retrouver, en cette belle matinée de juillet, le monde des Verdurin.

L'Occident mondialisé

Hervé JUVIN et Gilles LIPOVETSKY, L'occident mondialisé - Controverse sur la culture planétaire, Grasset, Paris, mars 2010 (335 pages).

Si je voulais résumer simplement cet essai, je dirais que l'un est pour (Lipovetsky), l'autre est contre (Juvin).  Le premier court avec élégance sur cent-cinquante pages, le second argumente sur un peu plus de cent pages. Questions-réponses sur une cinquantaine de pages, et l'affaire est conclue.

Mais je doute que ce résumé vous donne envie de lire le livre, ce qui est la noble mission que, par la tenue de ce carnet, j'ai la prétention de remplir.

Pourtant, il est assez malaisé de résumer un propos lesquels, vu la forme du livre, sont déjà assez schématiques. Je retourne aux trois pages de notes que j'ai prises.

Plus que sur la mondialisation à proprement parler, le débat porte sur la notion de culture-monde, dans la quelle la mondialisation tient certes une part importante, mais qui couvre beaucoup plus que l'ouverture des marchés et la généralisation des échanges. Et dans cette notion, le sens de culture ne correspond pas tout à fait au sens habituel du mot, la culture étant ce qui, jusqu'ici, « ordonnait clairement les existences, ce qui donnait un sens à la vie en l'encadrant par tout un ensemble de divinités, de règles et de valeurs, de systèmes symboliques ».

Si l'un et l'autre des auteurs s'entendent sur la  notion de culture-monde, ils divergent sur ses effets et son étendue. LIPOVETSKY dresse une critique constructive et constate que la culture, ce qu'il appelle l'hyper-culture, pour la distinguer de la notion classique, est pour lui ce qui a le plus de chances d'advenir, l'homme ne pouvant être réduit au rôle de consommateur. JUVIN voit l'avenir en noir, redoutant la victoire définitive du « totalitarisme mou de l'enrichissement » et allant même jusqu'à affirmer que « le temps de la violence sans projet, des guerres sans armées et des conflits sans limites parce que sans frontières est venu ». S'il tient bien le rôle de Cassandre, ne faut-il pas redouter que, comme elle, il aie raison ?

J'avoue, une fois le livre refermé, balancer encore entre les deux. Et pourtant je ne suis pas d'origine normande...Je constate la fin d'un monde, celui dans lequel j'ai été formé, et redoute le pire, car on sait que le pire n'est jamais à exclure, dessiné par JUVIN. Voici le débat  qui a été diffusé sur le site Dailymotion. Les deux auteurs ont aussi participé à l'émission Du grain à moudre, sur France Culture, pour laquelle j'ai cité le lien dans un article précédant.






jeudi 15 juillet 2010

Proust à contretemps

Quel bonheur que cette semaine que Raphaël ENTHOVEN, consacre à la Recherche du temps perdu de Marcel PROUST dans ses Nouveaux chemins de la connaissance. Chemins que je recommande aussi bien à ceux qui fréquentent déjà ce beau roman,  qu'à ceux qui ne le connaissent pas encore, et même à ceux qui, victimes d'un persistant lieu commun, redoutent les phrases réputées interminables, le papotage mondain ou la longueur de l'œuvre (oubliant, au passage, que bien des ouvrages fort populaires de l'heure, tous les Harry Potter sont bien plus longs). Dans l'un ou l'autre cas, vous aurez plaisir à écouter les invités qui, je vous le promets, sauront vous intéresser.

Un clic sur le titre vous conduira à la page de l'émission et les liens qui suivent vous ouvriront celle de chacune des émissions.



Les intermittances du coeur
Maintenant que la vie se tait davantage...
La lanterne magique (1er volet)
La lanterne magique (2e volet)

mercredi 14 juillet 2010

Convergence

Hervé JUVIN et Gilles LIPOVETSY, L'Occident mondialisé -- Controverse sur la culture planétaire, Nouveau Collège de Philosophie - Grasset, Paris, 2010 (332 pages).

On peut désormais se retrouver moins malaisément sur le site de France Culture. On peut donc écouter, jusqu'à la fin du mois, l'émission Du grain à moudre intitulée La culture occidentale a-t-elle cessé de séduire le monde ? dans laquelle vous pourrez entendre les auteurs. Trente-neuf minutes qui valent la peine qu'on s'y arrête.

Du grain à moudre 23.06.2010

J'ai presque terminé la lecture du livre, il y a de la matière, et j'ai déjà plusieurs pages de notes. Bref, pas seulement du grain à moudre, mais du pain sur la planche, pour filer les métaphores.

dimanche 11 juillet 2010

Portable : Treize histoires à la manière ancienne

Ingo SCHULZE,  Portable : Treize histoires à la manière ancienne, traduit de l'allemand par Alain Lance et Renate Lance-Otterbein, Fayard, Paris, février 2010 (309 pages).

« La littérature consiste à voir le monde dans une goutte d’eau ».

Un grand livre ? Je ne saurais pas dire, pour cela il faut bien au moins un siècle pour que ce que Malraux appelle la métamorphose puisse jouer. Bref, faire le tri entre ce qui se publie, avec ou sans succès, et la littérature. Prenez STENDHAL par exemple.

Certes un bon livre, et très bon même.


Pour moi, j'ai été séduit -- troublé -- par cette manière, mine de rien, de tirer de la banalité du quotidien quelque chose qui pourrait s'appeler le destin; quelque chose qui n'a rien à voir avec le côté romantique que chacun se fait de la notion. Le narrateur d'une des nouvelles vérifie la définition : « Terme désignant l'expérience selon laquelle bien des choses arrivent à l'homme ou qui se passent dans le monde et l'histoire ne résultent pas de la volonté ou d'actes  humains mais sont imposées " de l'extérieur ". » Définition qui, tout compte fait, décrit mieux que tout, en tout cas, mieux que je ne pourrais le faire, les treize nouvelles du recueil.

Témoin : l'ours qui,  soudain, surgit des ramures en bicyclette transformant le séjour d'un écrivain dans la campagne estonienne, et ce qui aurait pu être une banale histoire de chasse, en rêve éveillé.

Témoin : le fait de donner son numéro de portable à un inconnu.

Pierre DESHUSSES, du Monde, énonce très bien l'art de SCHULZE :
« Qu’ils se passent en Allemagne, en Hongrie, au Caire ou à New York, ces récits s’attachent à cerner ce qui toujours échappe, le point de rupture qui est en même temps angle de soudure : "Quelque chose s’est passé, mais tu n’arrives pas à savoir quoi, tu ne peux pas le saisir, tu ne peux même pas le voir, mais c’est là", dit un personnage de la nouvelle "Une nuit chez Boris".

» Cette réflexion sur le destin et la catastrophe au sens littéral du terme est doublée d’une réflexion sur la littérature et son rapport à la réalité. Ingo Schulze jubile à mêler parfois auteur et narrateur, sans que l’on sache toujours qui est qui. "Je vais malgré tout m’efforcer de parler de moi et de cette propension qu’a la vie d’imiter la littérature", écrit-il dans le dernier récit. Mais cette mise en scène est tellement virtuose qu’on l’oublie pour ne garder que des instants de bonheur. »
J'ai assez envie de découvrir les trois autres titres publiées en français de SCHULZE. En attendant, comme mon carnet de lecture demeure assez chargé, je m'empresse de vous le recommander. Comme rien ne vous oblige à me croire, prenez au moins le temps (oui, il faut toujours prendre le temps...) d'écouter une entrevue avec l'auteur dans l'émission de France Culture Les affinités électives.

Attention à la goutte d'eau : c'est tout un monde !

vendredi 9 juillet 2010

Citation

« Il a fallu attendre notre siècle pour que l'illusion provenant du pathos de la nouveauté produise ses conséquences les plus graves. Tout d'abord, elle a permis à cet assemblage de théories modernes de l'éducation, qui viennent du centre de l'Europe et consistent en un étonnant salmigondis de choses sensées et d'absurdités, de révolutionner de fond en comble tout le système d'éducation, sous la bannière du progrès de l'éducation.

Sous l'influence de la psychologie moderne et des doctrines pragmatiques, la pédagogie est devenue une science de l'enseignement en général, au point de s'affranchir complètement de la matière à enseigner. Est professeur, pensait-on, celui qui est capable d'enseigner... n'importe quoi. [...] Au cours des récentes décennies, cela a conduit à négliger complètement la formation des professeurs dans leur propre discipline, surtout dans les écoles secondaires. Puisque le professeur n'a pas besoin de connaître sa propre discipline, il arrive fréquemment qu'il en sait à peine plus que ses élèves. En conséquence, cela ne veut pas seulement dire que les élèves doivent se tirer d'affaire par leurs propres moyens, mais que désormais l'on tarit la source la plus légitime de l'autorité du professeur, qui, quoi que l'on en pense, est encore celui qui en sait le plus et qui est le plus compétent. Ainsi le professeur non autoritaire, qui, comptant que l'autorité que lui confère sa compétence, voudrait s'abstenir de toute méthode de coercition, ne peut plus exister.

Les méthodes modernes d'éducation ont effectivement essayé de mettre en pratique cette absurdité qui consiste à traiter les enfants comme une minorité opprimée qui a besoin de se libérer. L'autorité a été abolie par les adultes et cela ne peut que signifier une chose : que les adultes refusent d'assumer la responsabilité du monde dans lequel ils ont placé les enfants.

Le conservatisme, pris au sens de conservation, est l'essence même de l'éducation, qui a toujours tâche d'entourer et de protéger quelque chose - l'enfant contre le monde, le monde contre l'enfant.

C'est justement pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice : elle doit protéger cette nouveauté et l'introduire comme un ferment nouveau dans un monde déjà vieux.

Le rôle de l'école est d'apprendre aux enfants ce qu'est le monde, et non pas leur inculquer l'art de vivre. Étant donné que le monde est vieux, toujours plus vieux qu'eux, le fait d'apprendre est inévitablement tourné vers le passé, sans tenir compte de la proportion de notre vie qui sera consacrée au présent. »

J'ai mis en évidence quelques passages...

Hannah ARENDT, La crise de l'éducation in La crise de la culture, Gallimard Folio. Édition originale : 1961.

Francophonie ta mère

Ce lien mène au blog de Pierre JOURDE, publié dans le Nouvel  Observateur.

Francophonie ta mère - Pierre Jourde


mercredi 7 juillet 2010

Les herbes folles

Je sors un peu de la littérature, tout en demeurant en périphérie : je suis allé voir hier le récent film d'Alain RESNAIS, Les herbes folles, une adaptation du roman L'incident,  de Christian GAILLY. Moments d'intense bonheur; mais, las, je n'avais aucun souvenir du roman, que je suis certain d'avoir lu, mais c'était il y a quinze ans. Le plus souvent on oublie qu'on a fait quelque chose, mais oublier qu'on n'a pas fait quelque chose, bigre.

Le film ne restera certainement pas longtemps à l'affiche, allez donc voir ce qu'un brillant octogénaire, un authentique cinéaste, peut faire. En dépit des aléas de ma mémoire, je suis plutôt encouragé par l'exemple de RESNAIS.

Un clic vous conduira à la page du film.

dimanche 4 juillet 2010

En passant...

Marcel PROUST,  Pastiches et mélanges, L'imaginaire Gallimard, Paris, 1992 (286 pages) D'autres éditions sont disponibles.

Je me suis donné tantôt un petit plaisir guère avouable. Ayant eu à replacer, à la suite des travaux, les livres de ma bibliothèque, j'ai pris le Contre Sainte-Beuve de la Pléiade et, dans les Mélanges  qui précèdent ce titre, ai lu et relu, avec une tasse de thé wulong, les Journées de lecture. Trente-quatre pages. Sur la terrasse, tout juste la rumeur de la ville, vers 16h dimanche, les sirènes se sont fait oublier, jusqu'à l'angélus du soir à l'église du quartier.  On n'en parle pas. Lecture et lecteur par PROUST. C'est tout ce qu'il faut.

« Il n'y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre, ceux que nous avons passés avec un livre préféré. Tout ce qui, semblait-il, les remplissait pour les autres, et que nous écartions comme un obstacle vulgaire à un plaisir divin : le jeu pour lequel un ami venait nous chercher au passage le plus intéressant, l'abeille ou le rayon de soleil gênants qui nous forçaient à lever les yeux de la page ou à changer de place, les provisions de goûter qu'on nous avait fait emporter et que nous laissions à côté de nous sur le banc, sans y toucher, tandis que, au-dessus de notre tête, le soleil diminuait de force dans le ciel bleu, le dîner pour lequel il avait fallu rentrer et pendant lequel nous ne pensions qu'à monter finir, tout de suite après, le chapitre interrompu, tout cela, dont la lecture aurait dû nous empêcher de percevoir autre chose que l'importunité, elle en gravait au contraire en nous un souvenir tellement doux (tellement plus précieux à notre jugement actuel que ce que nous lisions alors avec amour) que, s'il nous arrive encore aujourd'hui de feuilleter ces livres d'autrefois, ce n'est plus que comme les seuls calendriers que nous ayons gardés des jours enfuis, et avec l'espoir de voir reflétés sur leurs pages les demeures et les étangs qui n'existent plus. »

« ... les demeures et les étangs qui n'existent plus. »

Maintenant je vais écouter du SCHUBERT par Wilhelm KEMPF, la sonate en si bémol, l'Andante sostenuto.

jeudi 1 juillet 2010

En cours

Ingo SCHULZE, Portable : Treize histoires à la manière ancienne, Fayard, Paris, 2010 ( 324 pages).

Deux de lues, et voilà qui n'est pas commun comme nouvelles. Il y a un moment que je ne m'étais pas frotté au génie allemand, et je suis encore à séduire. La suite un peu plus tard.

Un clic vous conduira à la page des éditions Fayard.