samedi 27 février 2010

L'horizon

Une entrevue avec Patrick MODIANO, dont le nouveau roman sort (même ici) le 4 mars prochain.


http://www.tdg.ch/loisirs/livres/nouveau-best-seller-horizon-modiano-2010-02-26

lundi 22 février 2010

Bruits

... et bientôt fureur ?

Je suis en campagne depuis ce matin. Et pourtant toujours à la ville, n'ayez crainte : je demeure urbain. Simplement, ont commencé des travaux de rénovation à l'appartement, et j'ai toujours aimé l'expression « campagne de travaux ». Cela m'emmène du côté de SAINT-SIMON et de Versailles ou de Marly. Toute proportion gardée évidemment, quoique une heure après le début des travaux, les problèmes ont surgi comme source du sol, la métaphore s'imposant puisqu'il s'agit de plomberie.

Mais foin de ceci, parlons lettres, quoique ce chantier ne soit guère propice au recueillement nécessaire à la lecture.

Une dernier mot du recueil d'Alice MUNROE. Il ne m'a guère touché, à l'exception de la dernière nouvelle, dont j'ai oublié -- déjà -- le titre, mais où j'ai mieux ressenti le travail de la littérature : l'auteur, au cours d'une balade à la campagne découvre un étrange monument funéraire. Et décide de se mettre à la recherche de l'identité de la famille en cause. Précisons que, peu de temps auparavant, elle a eu la nouvelle de la présence possible cancer au sein. Qui, songe l'auteur, hormis une personne âgée, peut s'intéresser à de tels détails. Est-ce que parce que des membres très chers de ma famille connaissent de semblables épreuves que le texte m'a touché ? Peut-être. En tout cas, j'ai bien aimé le jeu des métaphores et le style de cette brève nouvelle.

dimanche 21 février 2010

Du côté d'Alice MUNROE

Alice MUNROE, Du côté de Castle Rock, Boréal, Montréal, 2009 (352 pages) En France, publié chez Actes Sud.

Un des rares inconvénients de ce site est que, s'il est possible de conserver un texte à l'état de brouillon, la date de publication du texte au net se fera à la date de la première sauvegarde.

Bref.

J'ai, pour la première fois, depuis un bon moment mis en application un des conseils de Pierre BAYARD, et j'ai sauté plusieurs des nouvelles du plus récent recueil d'Alice MUNROE. Très autobiographiques, elles souffrent, à mon avis, de la narration à la première personne. Hormis pour quelques unes, dont la dernière, très émouvante, je n'ai guère trouvé la métamorphose que la littérature apporte à un simple récit factuel.

À mettre en parallèle avec Exit le fantôme de Philip ROTH, roman que j'ai commencé la semaine dernière, et qui fait mon bonheur de lire depuis.

lundi 15 février 2010

Hasards de bibliothèque



Reçu coup sur coup deux appels de l'angélique voix de la Bibliothèque nationale m'avisant que les deux ouvrages m'attendent dans les sections rose et mauve. Je pense à PROUST et à ses demoiselles du téléphone. Je ne m'habituerai jamais au débit haché, sorte de collage vocal, de ces messages, et difficilement, mais avec quand même une petite joie cachée, au caprices du hasard des réservations.

Moi qui me plaignait de mes récentes lectures, le commentaire sur le dernier recueil d'Alice MUNROE est encore à paraître, me voici gâté ! Apollon et Zukerman : voici un duo point banal.
« ... depuis le 11-Septembre, ... j'avais rarement lu un journal ou écouté les nouvelles. Sans ressentir la moindre impression de manque -- rien d'autre, au début, qu'une sorte de sécheresse intérieure -- j'avais cessé d'habiter non seulement le vaste monde mais le moment présente. »

Comme je suis, officiellement maintenant, à la retraite depuis quelques jours : la cérémonie des adieux a eu lieu mercredi dernier, brassage d'émotions et mélange de sentiments, est-là la tentation d'un programme ?

Marcel DETIENNE, Apollon le couteau à la main : une approche expérimentale du polythéisme grec, Tel Gallimard, Paris, 20009 (354 pages).
Philip ROTH, Exit le fantôme, traduit de l'anglais par Marie-Claire Pasquier, Gallimard, Paris, 2009 (329 pages).

L'horizon

Le MODIANO nouveau est annoncé, en France, pour le 4 mars. L'aurons-nous, ici, pour Pâques ou la Trinité ? Pour moi, je poursuis la Ronde de nuit.

Un extrait :
« Il suivait la Dieffenbachstrasse. Une averse tombait, une averse d’été dont la violence s’atténuait à mesure qu’il marchait en s’abritant sous les arbres. Longtemps, il avait pensé que Margaret était morte. Il n’y a pas de raison, non, il n’y a pas de raison. Même l’année de nos naissances à tous les deux, quand cette ville, vue du ciel, n’était plus qu’un amas de décombres, des lilas fleurissaient parmi les ruines, au fond des jardins. »

lundi 8 février 2010

L'art de se conduire


Comtesse de Rottenville (André GILL), L'art de se conduire dans la société des Pauvres Bougres enseigné aux gens du monde, Finitude, Bordeaux, 2008 (58 pages).

Depuis que je suis arrivé à Montréal, orphelin de librairie, je fréquente principalement la Bibliothèque nationale, ce qui n'est pas bon pour l'industrie, mais je ne me soucie guère de l'industrie, et les quelques librairies d'occasion de mon arrondissement. Mais il est bon d'avoir un libraire, cette personne de confiance avec qui vous pouvez parler livre et littérature, qui a du temps à perdre, c'est à dire à vous consacrer, qui apprend avec le temps à vous connaître et vous donnera d'utiles conseils. Bref, une personne comme vous n'en verrez jamais dans les souks marchands et autres renobric-à-bracs qui se veulent des temples de la culture. J'ai trouvé mon endroit au Port de Tête; nous n'en sommes qu'aux premières fréquentations, mais déjà le patron me reconnaît. C'est chez lui que j'ai trouvé deux petits livres, dont celui-ci, qui se lit -- se savoure -- en une heure (en prenant bien soin de ne se pas presser). Jamais ce livre ne donnera de coup de cœur aux marchands précités, car ce n'est pas leur genre, eux qui jouent aux banquiers (dieu reconnaîtra les siens).

Par parenthèse, André GILL (1840-1895) fut un des grands caricaturistes du XIXe siècle et, notamment, a dessiné l'enseigne d'un cabaret de Montmartre, le Lapin à Gill... devenu le Lapin agile.

Je vous parlerai de l'autre un peu plus tard. Je ne me presse pas.