dimanche 30 septembre 2012

La Chartreuse de Parme

STENDHAL, La Chartreuse de Parme, livre électronique Projet Gutenberg, gratuit et libre de droits.

Certes, on éprouve à la lecture d'un chef d’œuvre un étrange sentiment, qui fait qu'on ne l'aborde pas comme n'importe quel autre livre. Un peu comme quand, au musée, on découvre un tableau de maître, dont on n'avait vu, jusque là, que la reproduction. On est comme intimidé par la réputation qui le précède, et, s'il s'agit d'un livre plus ancien, on constate dès les premières pages qu'hier, on ne racontait pas une histoire comme on le fait aujourd'hui. Comme dans un film d'époque, il faut s'habituer aux costumes, au langage...

La Chartreuse : naissance, vie et mort d'un héros ? Un parcours initiatique sur le chemin de l'amour qui amènera Fabrice del Dongo, jeune encore, à cette chartreuse, lieu clos où, coupé du monde où il n'a pu faire sa vie, il se retrouve face à lui même et, bientôt, à la mort.

Fabrice, un héros non seulement par les aventures qu'il connaîtra, mais aussi par ses origines, comme dans la mythologie grecque où les dieux séduisaient les mortelles : fruit d'une liaison entre sa mère, mariée à un vieux marquis ultra, et un jeune officier français paré de la gloire des armées de Napoléon qui occupent l'Italie. Bientôt, le jeune Fabrice s’enivrera de cette gloire et cherchera à rejoindre l'armée impériale, destination Waterloo ! Bataille qu'il vivra sans rien en voir, aveuglé par des illusions que la cruelle réalité dissipe à peine.

Revenu à Parme, il connaîtra d'autres batailles sans rien en voir, et pareillement aveuglé d'illusions : ce n'est plus la guerre, mais l'amour.

Mais un roman ne se résume pas qu'à son sujet, qu'à son histoire. C'est un façon de s'opposer au monde, pour l'auteur -- comme pour le lecteur -- d'échapper à sa propre vie. (on regarde ici du côté de chez Malraux). Pour Stendhal, tant qu'à gloser, on donnera la parole à Dominique Fernandez dans L’Art de raconter :
« "On ne peint bien que son propre cœur, en l'attribuant à un autre." Stendhal a mis d'emblée au point la formule romanesque qui découle de cette règle : je parlerai de moi en empruntant des identités de rechange. Je me transformerai en un autre qui parlera à ma place. Exemple : l'évasion d'Alexandre Farnèse et la genèse de La Chartreuse de Parme. Comprenons bien : Stendhal ne se raconte pas sous les traits d'Alexandre, non, il se met à la place d'Alexandre et se demande : qu'aurais-je fait, comment aurais-je réagi si j'avais été le fils d'un noble italien, si j'avais été emprisonné à la suite d'un duel, si j'étais tombé amoureux de la fille du gouverneur de la forteresse, si je m'étais évadé au moyen d'une corde, etc. ? En somme, il se donne d'abord une identité de rechange, et ensuite il fait vivre ce double avec sa logique propre. [...]
Le romancier peut vivre autant de vies imaginaires qu'il le veut, tel est le secret de l'art romanesque. Le lecteur, de son côté, en s'identifiant au héros accomplit le même travail de dédoublement, de libération de soi-même par le dédoublement. »
À mes yeux, la grande différence entre Stendhal et d'autres grands romanciers de son époque, notamment Balzac, tient à ce qu'il ne veut pas tant nous donner sa vision de son époque, ni une critique de celle-ci, qu'à dresser un théâtre où ses personnages -- en l'espèce Fabrice, son « moi » romanesque -- évolueront. C'est ainsi que, dans la Chartreuse, ceux-ci appartiennent pour la plupart à l'aristocratie, même ceux qui soutiennent les avancées de la Révolution : tous méprisent la bourgeoisie; mais il s'agit d'une aristocratie inventée, une sorte de chevalerie médiévale. Et on ne trouvera pas chez Stendhal ce vérisme si particulier à Flaubert, ni cette perfection du style et du récit par lesquelles on les oppose souvent. Car, si nous suivons Fabrice de la naissance à la mort, ce ne sont pas tant les péripéties de sa biographies qui intéressent l'auteur -- et le lecteur -- que son initiation amoureuse qui lui fera connaître la vie de cour -- à Parme --, ce sera un échec, puis le choix d'une retraite hors du monde. Une vie un peu semblable à celle de Henri Beyle, le consul de France à Trieste, avant que, par la littérature, il devienne Stendhal...

lundi 24 septembre 2012

Voyage en Stendhalie

Thierry LAGET, Portraits de Stendhal, L'un et l'autre - Gallimard, Paris, 2008 (220 pages).

STENDHAL, La Chartreuse de Parme, livre électronique Projet Gutenberg, gratuit et libre de droits.

L'on aura pris plus de temps que prévu pour lire le dernier grand roman de Stendhal, mais pourquoi s'en tenir rigueur, la retraite, et ses horaires, appelant à la procrastination, ce qui constitue le moindre des vices auxquels elle porte, pour peu que l'on se libère des contraintes de son ancienne vie professionnelle; le seul qui en aura souffert sera le prochain livre de la pile des « à lire », dont le volume ne diminue guère. Il faut dire que, tout enthousiaste que l'on puisse être du livre électronique, l'on aura bien souffert de la médiocre qualité de l'édition électronique, pleine d'erreurs, et l'on ne parle même pas des césures étranges des mots à la fin des lignes ni des apostrophes volantes qui surgissent à la fin des phrases; témoin :
« Enfin comme il parlait bien et avec feu, elle ne fut point choquée qu'il eût Juge a propos de prendre pour une soirée, et sans conséquence, le rôle d'attentif. »
L'ensemble est de la même eau. On sera tenu pour tatillon, mais, quand on y songe, pas plus que le conducteur qui s'irrite jusqu'à l'obsession du clac-clac inexplicable entendu un peu sous le pare-brise, du côté droit. La chose s'explique, ce qui ne justifie rien, par le choix d'une édition ancienne, partant libre de droits, et par les aléas de la conversion numérique; bref, tout a un prix, même quand c'est gratuit.
 
En parallèle, on aura beaucoup apprécié la biographie impressionniste, en cinquante trois brefs portraits, proposée par Thierry Laget laquelle permettra au lecteur curieux de se familiariser, sinon de la comprendre, avec la personnalité de ce bon bourgeois grenoblois connu à la ville sous le nom de Henri Beyle, ci-devant consul à Trieste, ses difficiles amours et la transsubstantiation littéraire de celui-ci en Stendhal.
« Tout écrivain est panthéiste, pour qui chaque mot abrite un génie qu'il doit faire sortir de la lampe. Mourir, c'est rejoindre les mots, délivrer d'un coup tous les esprits qui les ont habités, devenir soi-même le génie de son nom. Mourir, pour Beyle, c'est enfin devenir Stendhal. Le portrait n'est complet qu'à ce moment-là, composé de tous les esprits qu'Henri a tenté d'amadouer ou de révéler, avec qui il a voyagé, conversé, dont il a entendu la cantilène : esprit tapi dans la clarinette ou dans la cheminée, qu'agitait le feu ou le vent, esprit du cachou, esprits de la route de la corniche, de la lunette, de la nuit, de l'échelle, de la pluie de printemps, du lac, du paratonnerre, du miroir, du mur, de l'hirondelle, de la main, de la grappe de raisin, de la broderie ou du pantalon blanc. »
Un plaisir, fût-il accessoire, demeure un plaisir dont il serait sot de se priver, et l'on se persuade sans difficulté qu'il ne sera porté en rien atteinte à la réputation littéraire de l'auteur de ces portraits qu'on les tienne pour le Beadeker indispensable à tout voyage en Stendhalie.

Ayant de la suite, sinon de la fuite, dans les idées, on remet à demain le commentaire des extraordinaires aventures du très noble Fabrice...

Présentation :
« À partir de 1832, Beyle consigne la date à laquelle il met son premier pantalon blanc de l’année : souvent, c’est dès le 1er mai, jour de la fête du roi, et quand ce n’est pas avant le 28 juin – jour de l’Absinthe –, il juge que l’année est froide. Pendant des semaines, la boue ne souille pas le casimir du pantalon, qui ne risque d’être taché que si, dans le feu d’une conversation, on renverse une tasse de café à la panera. Le pantalon blanc est le signal du bonheur.
A-t-on conscience, emporté dans le flux des jours, du moment où l’on bascule des premières aux dernières fois : première soirée à l’Opéra, première bataille, premières amours, dernier amour, dernier pantalon blanc, dernière page, dernier mot, et certaines premières fois qui sont déjà des dernières, premières lunettes, première attaque, première chute dans le feu ? »

samedi 15 septembre 2012

La sagesse des abeilles

Onfray sur Onfray et La sagesse des abeilles.



À dire le vrai, on se demande que gagne à une « mise sur scène », par Jean Lambert-Wild, le beau texte de Michel Onfray. Lui qui dénonce le théâtre pour théâtreux... Onfray dit que c'est « plastiquement sublime », peut-être, mais à quoi bon ? Chose certaine, le public était vendredi 14 septembre, pour l'ensemble, dubitatif.

Extrait d'un commentaire paru dans France Ouest :
« On est, séparés par un voile transparent, devant un automate, ruche de circonstance, de laquelle peu d’abeilles se risquent de sortir, en ce soir de première. Le mannequin, sorte de Fantômas à la tête argentée, suit la diction, seul effet notable parmi des jeux sonores et de vidéos. Et au final, il se retrouve démembré comme la Vénus de Milo. Bref, les bras lui en tombent. Il n’est pas le seul. Pas facile pour applaudir ! »
Xavier ALEXANDRE

jeudi 13 septembre 2012

Le texte en question

Le lien qui suit vous ouvre la page où vous pourrez lire le texte d'Alexandre McCabe mentionné dans le billet de Pierre Foglia : Chez la reine -- les exilés

Citation : Foglia et le professeur de littérature

Extrait du billet Carnet de voyage de Pierre FOGLIA, La Presse, jeudi 13 septembre 2002
« Je suis arrivé à l'heure du souper à Neuville, chez les McCabe, jeune couple dans la trentaine. Je ne les connaissais pas, lui, Alexandre, a gagné le concours du récit de Radio-Canada cette année, il me l'avait envoyé pour que je lui dise ce que j'en pense. À ce moment-là, le surlendemain des élections, je n'en pensais rien, ne l'ayant pas encore lu.

Il est prof de littérature à Saint-Augustin-de-Desmaures, le village voisin, dans un collège privé professionnel, il parle de Miron, Camus - il est fou de Camus, il a appelé son chien qui, ce jour-là, sentait la mouffette, Albert -, il parle de Camus, Miron, VLB, Annie Ernaux, de Proust aussi à des futurs flics, des futurs pompiers, à des filles de mode, peut-être bien des coiffeuses. Il leur parle de littérature.

J'ai souvent décliné ici les 100 métiers que j'aurais pratiqués avec autant de plaisir que celui de journaliste, j'ai oublié celui-là, le plus exaltant pourtant: donner envie à des pompiers de lire Miron.

Vous leur dites quoi ?

Je prends par exemple un vers de Miron, tout le noir de ces hommes est entré en moi, ou mieux encore pour ce que je propose de leur dire : je ne chante plus, je pousse la pierre de mon corps, de là, j'en viens à la littérature signifiante, celle à laquelle nous sommes obligés parce que c'est là, que nous en sommes ici, chez nous, parce que nous n'avons pas encore la liberté d'écrire en "satisfaits", comme Proust par exemple, c'est merveilleux Proust, je suis un grand admirateur de Proust, mais nous avons plus urgent, nous avons à pousser la pierre de notre corps.

Je ne vous jure pas que c'est exactement ce qu'il a dit, cela ressemblait à ça, je l'écoutais à demi, encore sous le coup d'un embarras qui m'était venu un peu plus tôt dans la cuisine, où sa femme s'activait à préparer le repas, effluves prometteurs, boîtes de sirop d'érable ouvertes sur le comptoir, une tarte?
Je ne pouvais malheureusement m'attarder, et c'est avec un rien de brusquerie, pour couper court d'avance à leurs protestations, que j'avais averti: il n'est pas question que je soupe ici...

Ils se sont regardés, étonnés, j'ai compris aussitôt qu'il n'avait jamais été question de m'inviter. Je suis devenu soudainement très rouge et très embarrassé de ma conne personne, embarras qui ne me quitta pas de l'entrevue, il me parlait de la tombe de Camus à Lourmarin, des abeilles qui s'affairaient dans la lavande alentour, mais ce n'était pas la lavande que je reniflais, c'était le sirop d'érable, m'insultant tout bas: ce que tu peux être con des fois, Foglia, non mais ce que tu peux être con. Une chance que t'es beau.

Le soir même, dans un motel anonyme, j'ai lu son récit, celui qui a gagné le concours de Radio-Canada, le titre est tarabiscoté: Chez la Reine - "Les exilés", le texte est lumineux, ce jeune homme écrit «vieux», je veux dire hors d'atteinte des modes, bref de la littérature, et justement de la littérature signifiante (même si ce n'est pas ma préférée), on pense au Camus de Noces et dans Noces à L'été à Alger, page 48 chez Folio : "pour ceux qui sont trop tourmentés d'eux-mêmes, le pays natal est celui qui les nie".

Le 30 octobre 1995, jour du référendum, à Sainte-Béatrix, Alexandre McCabe, qui a 14 ans, est en visite chez sa tante que l'on appelle la Reine, parce que son mari est le Roi du tapis, vente et installation de revêtements intérieurs et extérieurs.

La journée se terminera comme l'on sait. Les trois derniers mots du récit sonnent le glas d'une autre espérance: rien n'avait changé.

Un jour, ce gars-là va écrire un livre, c'est sûr, on en parlera beaucoup, vous vous rappellerez peut-être que j'ai failli être invité à sa table. »

vendredi 7 septembre 2012

Avez-vous l'adresse du paradis ?

François BOTT, Avez-vous l'adresse du paradis ? 

Le Cherche Midi, Paris, août 2012 (114 pages); aussi disponible sous format électronique (ePub, Kindle...).


L'adjectif « suranné » revient souvent pour qualifier les personnages du bref roman de François Bott; tels sont-t-il, tout en étant éminemment actuels. Roman dont on aimera, outre la délicatesse et la subtilité, la concision du style -- l'auteur pratique, on le voit, la nouvelle à merveille --, qui prend souvent la forme d'aphorismes, à la lecture desquels on suspendra la lecture, on regardera par la fenêtre passer de merveilleux, merveilleux nuages ou, selon le cas, ruisseler la pluie, et on s'abandonnera aux « tristesses russes » qui en constituent la si délicate atmosphère :
« Le silence des maisons, la qualité de ce silence ne sont pas les mêmes lorsqu'on attend le retour de la personne absente, sortie sans doute pour acheter des cigarettes, ou lorsqu'on devine qu'elle ne reviendra pas. »

« Faire son âge, quelle drôle d'expression ! »

« La jeunesse, c'est le moment où l'on rêve d'héroïsme et de conquêtes amoureuses, en déclinant des mots latins. Par la suite, on décline ses noms, titres et qualités. Puis on décline tout court. »
Vies croisées, qui en France, qui aux États-Unis, amours naissantes et finissantes, destins en déshérence qui peuvent finir à Laon « cette belle ville médiévale, l'une des plus moroses de France ». Illusions de jeunesse dont on ne doute pas qu'elles seront seront bientôt perdues, avec ou sans Spinoza. Désillusions de la maturité, qui n'est pas encore revenue de tout, lesquelles soulignent que le trajet n'est plus un aller, mais un retour : et vers quoi revenir ?

Témoin Robert, que Rose a quitté -- variation sur le thème de La dentellière de Pascal Lainé :
« Robert était désormais un de ces personnages facultatifs que l'on découvre parfois sur les tableaux. On se demande se qu'ils font là. Ils ont vu de la lumière et ils sont entrés, sans avoir été invités. Ils n'avaient rendez-vous avec personne. Alors ils se tiennent à l'écart, ils restent discrets. Ils préservent leur mystère. Ils ne veulent pas déranger. Le peintre les a sûrement oubliés. »
Hasard ? Non : le roman est une illustration articulée en sept journées, du 7 novembre 2010, jour du marathon de New York au 14 juillet 2011, en pleine panique des marchés sur la crise de la dette, de la phrase de Paul Eluard : « Le hasard n'existe pas. Il n'y a que des rendez-vous. ». Mais pour moi, incorrigible mélancolique, j'entendais la triste chute de la chanson de Claude Léveillée :
« Reviendrez-vous par un soir de printemps
Au rendez-vous quelque part dans le temps
Ce rendez-vous que nous avons perdu
Si vous voulez encore peut vous être rendu
Par ma chanson ce soir je vous le donne
Et désormais j'attendrai votre pas
Tout le long de mes jours
Puisque je sais mieux que personne
Que vous n´existez pas »
Coïncidence de lecture, ayant mis de côté pour quelques heures La chartreuse de Parme, je demeure frappé de la façon dont le roman parlait de l'amour hier, et en parle aujourd'hui; à l'évidence, il ne s'agit pas de la même chose en 1841 et en 2011. Tout d'abord, le temps n'est plus le même : lenteur de celui de la chaise de poste, instantanéité de celui des messageries électroniques. La société a bien changé aussi, toute bourgeoise qu'elle demeure : quand on aime chez Stendhal, c'est un autre fantasmé qui constitue l'objet du désir, qui est dans le temps et non dans l'instant; aujourd'hui, ce sera avant tout le désir de l'autre, et non pas l'autre en tant que tel. Stendhal n'aurait jamais pu écrire :
« Elle affirmait qu'en amour tout était dit avant même d'avoir commencé. Et lorsque deux êtres, dès le premier regard, ne pouvaient plus attendre pour faire l'amour, ce n'était pas du "consentement mutuel"; c'était de la sauvagerie réciproque. Après venait le temps des chuchotements et des propos sur l'oreiller, de la lenteur et de la douceur des choses. »
Autant pour le cliché « autres temps, autres mœurs » c'est aussi un des avantages de la lecture de nous permettre de constater -- on me permettra un détour du côté de Malraux -- l'importance de la Métamorphose.

Mais foin de tout ce bavardage, prenez rendez-vous avec François Bott, je vous promets que vous ne le regretterez pas.

Présentation :

« Robert et René Maupas, Rose, Juliette, Jim Anderson, Lady Brett, Gatsby, Cécile et même les silhouettes de passage, comme la mascotte ou Léon Morand. Tous les personnages de ce roman montrent l'existence comme un grand jeu de cache-cache entre divers destins qui finiront par se recouper, se rejoindre, avec une impression de " déjà vu ", illustrant ainsi la phrase de Paul Eluard : " Le hasard n'existe pas. Il n'y a que des rendez-vous. " Et comme si l'amour, les sempiternelles raisons du coeur étaient le seul rempart, si précaire, si fragile, contre le naufrage, la défaite de toute vie. Tout cela sur fond de rumeurs, de bruit, de fureur : les tourments et le tumulte de l'histoire, servis par un style majestueux et un humour à fleur de mots.  »

Et aussi, du même auteur :

Écrivains en robe de chambre
La traversée des jours

Première sélection pour le Goncourt 2012

À vos marques ! Prêts ? Lisez...

Pour moi, je vais poursuivre mon petit bonhomme de chemin, touriste en Stendhalie, du côté de Parme.

Vassilis Alexakis, L’enfant grec (Stock)
Gwenaëlle Aubry, Partages (Mercure de France)
Thierry Beinstingel, Ils désertent (Fayard)
Serge Bramly, Orchidée fixe (JC Lattes)
Patrick Deville, Peste et choléra (Seuil)
Joël Dicker, La vérité sur l’affaire Harry Québert (Fallois)
Mathias Énard, Rue des voleurs (Actes Sud)
Jérôme Ferrari, Le Sermon sur la chute de Rome (Actes Sud)
Gaspard–Marie Janvier, Quel trésor ! (Fayard)
Linda Lê, Lame de fond (Bourgois)
Tierno Monenembo, Le Terroriste noir (Seuil)
Joy Sorman, Comme une bête (Gallimard)



Rédigé sur mon iPad.

mardi 4 septembre 2012

Le roman

Dominique FERNANDEZ, L'Art de raconter 

Grasset, Paris, janvier 2007 (601 pages); aussi disponible sous format Kindle, 775kb.

J'ai décidé de tirer profit de la possibilité d'ajouter des pages indépendantes à mon carnet (voir les onglets ci-dessus) pour partager avec vous quelques définitions de la notion de roman. Elles sont tirées du chapitre intitulé Flaubert ou Stendhal ?

Je suis, si j'ose dire, dans un cycle Stendhal, après le Portrait de Stendhal de Thierry Laget (dont il sera question sous peu), je reprends La chartreuse de Parme, que j'accompagne par la lecture de quelques études sur ce roman et, plus généralement, le roman.

Présentation de l'éditeur :
« Simple recueil de textes variés sur le roman ? Non : entreprise raisonnée, défense et illustration d’une certaine conception du roman, lequel doit être « l’art de raconter », de mettre en scène des personnages étrangers à l’auteur. Donc, ni les déballages de l’autofiction, ni les tarabiscotages de l’expérimentation, mais une manière franche et directe de faire vivre des hommes et des femmes jetés sur les routes du monde. Une première partie oppose Stendhal à Flaubert, et montre comment la liberté du premier est préférable aux efforts laborieux du second. Roman et opéra : comment ils peuvent échanger leurs procédés. Puis, essais consacrés à des auteurs particuliers, groupés en deux familles : les « aventuriers », de l’Arioste à Defoe, de Dumas à Kipling, avec à leur tête le patron du roman d’aventures, Stevenson, l’auteur de L’Ile au trésor ; et les « narrateurs », qui comprennent, outre Stendhal, des Français (Balzac, Maupassant, Gide, Martin du Gard, Paul Morand, Simenon, etc.) et des étrangers (Dickens, les Russes, les Sud-Américains, Thomas Mann, James Hadley Chase, Primo Levi, Kundera, etc.). L’ensemble forme un manifeste, un plaidoyer pour les romanciers qui, sans rien abdiquer de l’exigence littéraire, savent amuser, entraîner, faire rêver le lecteur… » Dominique Fernandez