vendredi 31 octobre 2008

Lecture en cours

Julie WOKLENSTEIN, L'Excuse, P.O.L., Paris, 2008 (345 pages).

Cette fois encore, c'est une critique du Monde des livres qui a attiré mon attention sur ce titre, lequel ne vise pas l'acception courante du terme, mais, au jeu de tarot, une carte qui représente une sorte de joker (renseignements pris dans Wikipedia).

Un roman où les personnages revivraient l'histoire des personnages d'un autre roman, Portrait de femme, d'Henry James. Comme j'aime James (quelle allitération !), et les romans « à tiroirs », je me suis lancé. Après quelques pages, une petite recherche sur le roman de James, j'ai décidé de revoir le film que Jane Campion en a tiré il y a quelques années. Histoire de me replonger complètement dans l'atmosphère.

J'apprends en outre que L'Excuse figure sur la liste de quelques prix littéraires... je crois néanmoins que, jusqu'ici, c'est un très bon roman...

À suivre, donc.

jeudi 30 octobre 2008

Citation

« Je n'étais pas fait pour occuper ma propre existence... »

Jacqueline HARPMAN, Du côté d'Ostende, Grasset, Paris, 2006

Là où les tigres sont chez eux

mardi 28 octobre 2008

L'invention de la culture hétérosexuelle

Louis-Georges Tin, L’Invention de la culture hétérosexuelle, Éditions Autrement, 2008, Paris.

France Culture

Entendu l'auteur lors de la diffusion de l'émission de France Culture Du grain à moudre. Vaste sujet.

dimanche 26 octobre 2008

Sagan

Vu le film, cet après-midi. Moins pour le film que pour Sagan telle que recréée par la comédienne.

On ne trouve plus guère ses livres. J'imagine qu'on ne les lit plus beaucoup. Pour moi, je réécouterai avec plaisir cette voix de l'enregistrement qu'elle a fait de son autobiographie.

À la fin du film cette citation, sa propre épitaphe, rédigée à la demande de Jérôme Garcin :
« Sagan, Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, "Bonjour tristesse", qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. »

vendredi 24 octobre 2008

Brève

Jacqueline HARPMAN, Du côté d'Ostende, Grasset, Paris, 2006 (209 pages).

Un ami à qui je l'avais prêté me remet ce roman que j'avais, il y a deux ans, beaucoup aimé, comme le peu des autres livres que j'ai lus de cet auteur. Je retrouve quelques passages que j'avais alors soulignés, aveux désabusés du narrateur qui reconnaît, songeant au passé, qu'il n'était pas fait pour occuper [s]a propre existence :
J'étais un jeune homme plein d'avenir, je suis un homme sans passé. On se gaspille. [...] On vit au jour le jour, on transige comme on peut avec le désespoir, on s'amuses et tout à coup on compte avec épouvante le temmps qui a passé : quoi ? j'en suis là ? je suis devenu ce septuagénaire distingué ? où est mon espoir ? Où est mon avenir ? Le bonheur était toujours pour demain et en attendant je courais les plaisirs. La nuit va tomber : que le jour a été bref ! À peine si le soleil atteignait le zénith, à peine l'été flambait, je me dressais joyeux, le regard braqué sur l'horizon, le paysage est devenu trouble, je me suis frotté les yeux, c'était la presbytie.

Vendredi matin, et pourtant le soleil, de l'automne déjà sur le déclin, chauffe par la fenêtre.

mercredi 22 octobre 2008

Ah si j'étais un homme

Tristan GARCIA, La meilleure part des hommes, Gallimard, Paris, 2008 (309 pages).

Passablement encensé à sa sortie à Paris (qui n'est pas, comme chacun sait, la France) on se demande bien pourquoi. En fait, non, on le sait, car chaque année, la mode éditoriale lance ce genre de produit, appelé roman. Soyons clair, il s'agit de faire controverse et, partant, du fric. Avec, à la clef, si possible un prix, lui aussi dit littéraire.

À défaut d'être une oeuvre littéraire, nous avons entre les mains (desquelles il a failli maintes fois choir ces dernières heures) un livre.

Parlons-en.

Le plus achevé, dans cet ouvrage, côté style, c'est la chanson de Diane Tell, dont le texte figure passim, comme on l'écrit dans la langue juridique, et, pour l'essentiel, à la page 295. Notons, au passage, que l’auteur ne pousse pas la générosité jusqu’à citer le nom de l’auteur-interprète de cette chanson. Requiem pour un des protagonistes, Willie Miller de l'histoire, lequel part en fumée. De protagonistes, il y en a deux autres, Dominique Rossi, ancien militant gauchiste et homosexuel d'action, et Jean-Michel Leibowitz, philosophe médiatique. Le tout narré par Elisabeth L. laquelle est, au roman, ce que la blonde est au film d'action américain, la potiche de service.

Willie est une sorte de négatif de Rastignac : arrivé à Paris pour monter, il ne fait qu'en redescendre, dans le monde du sida qui se répand, de l'homosexualité qui milite et de la gloire qui se fait et se défait. Des amours, des haines, on se traite de nazi, de pédé, de sioniste, d'homophobe, et ce sont là les termes affectueux :

Will était incapable d'être méchant, je le pense sincèrement. Il ne croyait pas
vraiment à l'existence des autres. Il concevait sa vie comme une expérience, et
il n'attendait des autres aucune vérité, aucun jugement.
Ledit Will, peu après la publication de son premier roman, et moult télévisions nous lâche :

Je suis bien célèbre maintenant (il baillait), je sais même pas si c'est la
peine de faire, tu vois, une oeuvre. À quoi ça sert, en fait ?
Cette question, on se prend à regretter que l'auteur ne se la soit pas posée... Plus tard, c'est le déclin, le toujours dit Will philosphe :
Entre publié et oublié, ça fait, tu vois, qu'une lettre de différence. Une
lettre. Entre p et o, tu comprends ?

Je ne vous décrirai pas les deux autre protagonistes, Dominique et Jean-Michel, l’un et l’autres fortement inspirés de personnalités réelles – dont l’une l’a fort mal pris, regrettant même les jours heureux où les affaires d’honneur se réglaient en duel. Ils ne sont, tout comme Willie, que des marionnettes que l’auteur manipule sur le théâtre de la société, avec tout le mépris, on dit la haine de nos jours, que chacun porte envers l’autre, surtout quand il s’agit de déroger. Mais n’est pas duc de Saint-Simon qui veut. Tout cela fait très Paris Match, ou, pour le lecteur d’ici, très PKP.

Et tout cela, d’une écriture aussi bancale que banale, pour tout dire moderne et actu, mène au dernier chapitre La meilleure part, où la narratrice nous dresse la leçon de ce conte moral (dixit l'auteur, cette fois)...récit fidèle de la plupart des trahisons possibles de notre existence, le portrait de la pire part des hommes et -- en négatif -- de la meilleure. Je lui laisse la parole, admirez, au passage, l'élégance de la prose :
Les hommes dont la meilleure part n'est pas le coeur, mais tout autour d'eux,
leurs actes, leurs paroles, et tout ce qui s'ensuit, leurs parents, et leurs
héritiers -- ils se survivent, leur disparition n'est finalement qu'une
péripétie de leur plus longue durée, à nos yeux.

Resquiescat in pace.

Pour moi, j'aurais dû suivre mon premier sentiment et laisser tomber. Mais je n'aurais pas pu écrire ma note : choix cruel ô mon si rare lecteur.

jeudi 16 octobre 2008

Là où les tigres sont chez eux

Je cède à la paresse, faute de temps, ou plutôt de temps libre, et vous renvoie aux critiques de Évène et de Bernard Pivot pour un roman dont plusieurs parlent avec les derniers éloges et qui, las, n'a pas encore franchi la grande mer. À commander chez un libraire (pas dans un souk...).


Là où les tigres sont chez eux - Jean-Marie Blas de Roblès - Livre - EVENE

jeudi 9 octobre 2008

Économie

Lutte des classes à Wall Street, par Slavoj Zizek - Opinions - Le Monde.fr

Je n'aime pas à toucher à l'économie ou à la politique, mais devant la frénésie actuelle, j'ai cru utile de mettre cette réflexion du philosophe slovène Slavoj Žižek en ligne. Cela nous change des resucées qu'on lit dans la presse d'ici, notamment celle qui fait ce qu'elle peut...

Nobel

vendredi 3 octobre 2008

Bêtisier

Plus d'éditeurs dans les journaux :

Le maire Gérald Tremblay, accusé de manquer de leadership par Gilbert Rozon, du Festival Juste pour rire, en juillet 2007, puis par des gens d'affaires, a depuis repris le contrôle des grands projets au centre-ville afin de freiner l'immobilisme.
La Presse du vendredi 3 octobre.

Baisers de cinéma

Les Editions Gallimard - Vient de paraître





Éric Fottorino







BAISERS DE CINÉMA


FOLIO. 224 pages Prix Femina 2007

Je signale la parution en format de poche de ce très beau roman de celui qui est devenu, depuis, le directeur du quotidien Le Monde. Le lien vous ouvre sa page sur le site des éditions Gallimard.

jeudi 2 octobre 2008

Un éditeur se confie

L'éditeur aux mains d'argent | Bibliobs

Entretien très intéressant avec Jean-Marie Laclavetine qui est éditeur chez Gallimard (et aussi l'auteur de quelques bons romans). Dans sa déploration sur l'évolution du métier, j'aime quelques expressions : « bénéficier d'une surface médiatique » et « quelques irisations dans l'écume médiatique ».