mercredi 26 septembre 2007

Identités

Alors que l'on constate le meilleur et le pire dans cette commission dont il n'y a que peu à attendre, on voudra sans doute lire le livre de Homi K. Bhabha Les lieux de la culture : une théorie postcoloniale. En attendant son arrivée sur nos rayons, écoutons le dans le cadre de l'émission Les vendredis de la philosophie sur France Culture.

France Culture
Homi K. Bhabha


Powered by ScribeFire.

mercredi 19 septembre 2007

La loi du genre



Laure MURAT, La loi du genre : Une histoire culturelle du « troisième sexe », Fayard, Paris, 2006 (460 pages)

« Troisième sexe : celui qui déshonore les deux autres. » Alfred DELVAU, Dictionnaire de la langue verte, 1866
I

Cet exergue en dit beaucoup. Le lecteur de ce blog se rapportera à la quatrième de couverture que j'ai citée il y a quelques jours pour le programme de cet essai extrêmement documenté et instructif, et d'une lecture toujours agréable.

L'essai couvre pour l'essentiel les XIXe et XXe siècles, mais vise plus particulièrement la période allant de 1835 à 1939 en France et en Allemagne, pays qui s'opposent non seulement sur le plan politique mais aussi sur celui des idées et où la perception des moeurs de l'autre constitue une arme idéologique dans cet affrontement. L'Angleterre fournira aussi quelques exemples intéressants.

C'est en effet entre ces deux dates que le troisième sexe a été inventé et, de ce fait, s'est inventé en tant que sujet. Tout d'abord, aura été nommé « ce sexe qui n'a pas encore de nom », dont Alfred DOUGLAS, l'amant funeste d'Oscar Wilde, aura dit qu'il est « l'Amour qui n'ose pas dire son nom ni révéler son âme ».

De tante à pédéraste des rapports de police de Paris -- textes amplement cités et tous savoureux -- avec les problèmes grammaticaux qui découlent du croisement des genres : il est tante..., jusqu'à homosexuel qui finit par supplanter de multiples concurrents, mais engendre hétérosexuel, car il faut bien nommer ce qui n'est pas l'exception, le troisième sexe aura obligé les deux autres à se penser.

Le sujet sera soustrait au domaine de la justice pour entrer dans le domaine de la médecine, oscillera entre vice et condition, alimentant le débat entre l'inné et l'acquis. L'essai s'appuie sur les archives de la police de Paris, sur les ouvrages de médecine et de psychatrie tout aussi bien que sur les oeuvres romanesques, dont les citations abondent et illustrent fort bien l'évolution du regard de la majorité sur la minorité, ainsi que celui de la minorité sur elle-même.

II
Le rêve que je trouve le plus fascinant est celui d'une société androgyne ou sans genre (et non pas sans sexe), dans laquelle l'anatomie sexuelle serait sans rapport avec ce que l'on est, ce que l'on fait et avec qui on fait l'amour. Gayle RUBIN, de son essai The Traffic In Women (1975)
L'essai comporte sept chapitres s'articulant chacuns sur un thème où Laure Murat développe les différents aspects « du genre », que ce soit la tante telle que la voit le policier, la notion d'inversion ou la théorie du troisième sexe, le tribadisme, la théorie du sexe intermédiaire, et le fait que les rapports entre personne de même sexe sont considérés comme un mal qui vient d'ailleurs.

Un des chapitres, selon moi, le plus intéressant est celui portant sur la littérature et, plus spécifiquement sur Gide, Proust et Colette dans leurs rapports avec la question homosexuelle, ou plutôt, dans la façon dont ils la vivent et dont il en font une clé et grille de lecture. J'ai trouvé particulièrement instructif, et nouveau, l'analyse de la Recherche du Temps perdu, oeuvre marquée du sceau de l'inversion du genre par rapport au sexe, vice héréditaire de la « race maudite ».

L'ouvrage se referme sur un chapitre, La femme en culotte, qui traite du rôle de ce vêtement et de la bicyclette dans l'émancipation de la femme depuis 1880 en passant par la Grande guerre pour en arriver aux mouvements de femmes... en mouvement de la seconde moitié du XXe siècle.

En conclusion, je recommande la lecture de cet essai à quiconque voudra se pénétrer d'un regard neuf, tant comme sujet que comme objet, sur la question du genre qu'on dit mauvais. Mais le lecteur se rendra surtout compte combien la question relève de l'idéologie et comment chaque époque construit un discours sur tout ce qui lui pose problème.

mardi 18 septembre 2007

Écouté aujourd'hui

Dans le cadre de l'émission Répliques, avec Alain Finkielkraut, une entrevue avec Daniel Mendelsohn sur son livre Les disparus, chez Flammarion, qui devrait, un jour, arriver chez nous.

France Culture

Alain Finkielkraut, dans l'introduction de l'émission, explique ainsi son hésitation à lire ce livre, qu'on lui avait fortement suggéré :
« Pas encore remis de l'indigestion provoquée par la lecture des Bienveillantes, cette exploration touristique du mal, cette accumulation voyeuriste d'horreurs sans fin, cet entassement de morts atroces mais anonymes, et donc indifférentes, cette plongée dans les profondeurs pulsionnelles d'un bourreau de grand guignol... »
Je ne saurais mieux exprimer ce que j'ai pensé de ce monstrueux roman.

Powered by ScribeFire.

samedi 15 septembre 2007

Rentrée

Si j'accueille l'arrivée de l'automne avec plaisir, qui met fin aux excès de l'été, la « rentrée » littéraire me plonge généralement dans une sorte de torpeur parfois doublée d'agacement. C'est la saison des arrêts cardiaques des critiques et libraires, des « meilleurs livres de l'année, du siècle » et autres émotions médiatiques. Sans compter tous les salons. Des deux saisons, il ne restera que beaucoup de feuilles à ramasser et à recycler et, dans le meilleur des cas, un ou deux livres qui auront vraiment valu qu'on les lise.

Il me semble, de plus en plus, que le temps consacré à la lecture des journaux et à l'écoute des émissions consacrées au livre pour m'aider à faire un choix parmi les centaines de nouveaux titres disponible, je le vole à la lecture. Cruel destin.

Je résiste mieux qu'avant au chant des sirènes, préférant réserver les canditats aux divers grands prix littéraires à la bibliothèque, ce qui me permet une meilleure affectation de mes crédits.

Mais pas complètement.

Ainsi, sur le chemin du théâtre, je suis entré vendredi dans ma librairie pour cinq minutes seulement. Voire. J'en suis ressorti une grosse demi-heure plus tard avec cinq nouveaux romans, soit plus d'un millier de pages à lire, alors que la pile de mes à lire ne diminue toujours pas.

Dire que je n'ai pas encore mis en ligne mon commentaire du livre de Laure Murat !

Ah ! la faiblesse du lecteur...

mercredi 12 septembre 2007

Écouté aujourd'hui

L'émission Jeu d'épreuves, sur France Culture, où sont commentés quatre romans :

Cendrillon, d'Eric Reinhardt (Stock)
La Zone d'inconfort, de Jonathan Franzen (l'Olivier)
Le nouvel amour, de Philippe Forest (Gallimard)
Un roi sans lendemain, de Christophe Donner (Grasset)
Le lien suivant vous ouvre la page de l'émission :

France Culture

Powered by ScribeFire.



France Culture

Powered by ScribeFire.

Patience

Une semaine de repos intensif dans le calme profond, presque pas de lecture. Voilà donc la cause de cet hiatus dans mes billets.

En cours de rédaction, toutefois, un commentaire sur l'essai de Laure MURAT, La loi du genre -- Une histoire culturelle du « troisième sexe ».

Quatrième de couverture :
Homme ou femme. Existe-t-il un espace viable entre ou hors ces deux catégories ? Une invention théorique et poétique a tenté de fournir, au cours de l'histoire, une réponse à cette question : le " troisième sexe ", celui qui défierait la loi du genre. L'expression désigne, à partir du XIXe siècle, les figures considérées comme déplacées par rapport aux canons de la virilité et de la féminité : les " tantinettes " traquées par la police dans le Paris de Balzac, les saphistes de roman et les invertis étudiés par la psychiatrie, les " fastueux travestis " des bals populaires, les femmes émancipées de la Belle Epoque et les premiers transsexuels opérés des années 1930.

Derrière toutes ces figures dissidentes, l'idée d'un " troisième sexe " provoque, dérange et renvoie la société à cette énigme inépuisable : que signifie vraiment être une " femme " ou un " homme " ?

Exploitant des archives inédites de la police, des textes méconnus de la sexologie ou de la littérature, Laure Murat a élaboré ici une analyse inattendue et passionnante, éclairant d'un jour nouveau l'archéologie des discours sur les questions de genre que notre époque ne cesse d'interroger.

lundi 10 septembre 2007

Laissez les chignons

Dans quelques semaines, ce sera sur nos rives que la polémique relatée par Patrick Kechichian arrivera. On se battra sans doute, dans les médias convergents ou radio-canadiens, sur les mêmes sujets. En attendant, je souscris tout à fait à sa conclusion.

Le Monde.fr : Quelle est la réalité de la fiction ?, par Patrick Kéchichian

Powered by ScribeFire.