samedi 22 décembre 2007

C'est reparti

Carlos Ruiz ZAFON, L'ombre du vent, traduit de l'Espagnol par François Maspero, Livre de Poche - Grasset, Paris, 2001 (639 pages)

Je savais bien qu'une bonne trentaine de pages de Proust me sortirait de ma torpeur littéraire, ça ne manque jamais. Et, tout requinqué, je commence un roman espagnol, recommandé par ma soeur, qui s'ouvre, à Barcelone, au lendemain de la Seconde Guerre, dans un lieu mystérieux du quartier gothique, le Cimetière des Livres oubliés. Tout pour séduire, en un mot -- fut-ce en plus de six cents pages.

Cet ouvrage a été sélectionné dans les romans étrangers pour le prix Femina 2004. Il a reçu aussi de nombreux prix, en France, le Prix des Amis du Scribe et le Prix Michelet en 2005, au Québec, le Prix des libraires du Québec 2005 (Roman hors Québec). Ce qui n'ajoute ni n'enlève rien à sa gloire, mais je ne me lancerai pas dans mes histoires de prix, vous m'avez sans doute déjà lu sur ce point.

Pour plus de renseignements sur l'auteur, consulter le site Wikipedia à l'adresse suivante :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlos_Ruiz_Zaf%C3%B3n


Voici qui devrait me mener jusqu'à Noël... que je vous souhaite très agréable, cher(s) lecteur(s).

jeudi 20 décembre 2007

Citation

« Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage. »

Sacha Guitry

Transition

La lecture d'un livre que je trouve médiocre, ou qui déçoit mes attentes, me laisse toujours désemparé : je passe d'un titre à l'autre, sans me fixer. La période des fêtes de fin d'année, avec son cortège d'obligations vides augmentant, par ailleurs, cette mélancolie. Le temps que passe ce « vague à la lecture », je retourne à mes valeurs sures, par défaut, comme on le dit en informatique. Proust, le plus souvent. Je suis donc revenu à Albertine disparue depuis quelques jours.

Le cher Marcel, et ses vues sur l'amour...

dimanche 9 décembre 2007

Roupie de sansonnet

Pierre SAMSON, Alibi, Leméac Ici l'ailleurs, Ottawa, 2000 (102 pages); Catastrophes, Les herbes rouges, Montréal, 2007 (222 pages)

Sachant qu'il abhorre les calembours, je ne résiste pas, si tant est qu'il lira un jour ces notes, à choisir ce titre pour mon billet. Deux livres d'un coup, prêtés par un ami (à qui je n'en tiendrai pas rigueur), Alibi, une sorte de récit-pamphlet, et un roman, Catastrophes.

J'avoue n'être pas fort amateur de Pierre Samson, dont j'avais lu, du temps de ma gloire radiophonique, un ou deux des titres de sa trilogie dite de Belem. Prose adjectivue et adverbeuse, grasse comme une pelouse de banlieue, avec nain de jardins et piscine hors terre en prime. Bourgeoise en somme.

« Je suis romancier et fier de l'être. »
Cette affirmation, tirée d'Alibi, nous présente l'auteur posant en statue. Et en admiroir de soi. On est loin de l'éthique malraucienne « l'homme est ce qu'il fait ». On est romancier, comme d'aucuns sont blancs ou noirs, juifs ou mulusmans, maigres ou obèses : une affaire d'identité. L'oeuvre, tout comme l'État pour Louis XIV, c'est moi. Hors d'atteinte, en toute splendeur. Et c'est fou comme il s'admire notre Samson : au livre qui se lit d'une seule main, il substitue celui qui s'écrit d'une seule main. Pour son plus grand plaisir; celui du lecteur, peut lui chaud, l'auteur est dans l'oeuvre, dans l'Art (avec subventions, sinon force ventes ou reconnaissance.... d'où son ire, mais tel est le système).

Loin également le mépris malraucien pour « le tas de misérables petits secrets », tant qu'à être « aux mots, comme il disent », on ne nous épargnera ni le détail de l'origine familiale déclassée ni le mépris de tout ce qui fleure la France. Oeuvre suis, je m'aime, je me suis. On aura compris que les préférence le portent du côté de la forme (et pourtant...) non de l'histoire, Stendhal connaît pas, vive Zola.

Le plus amusant est la diatribe contre les téléromans, quand on sait que, quelques années à peine après Alibi, viendra Cover Girl présenté à la SRC. Mais, quand on est romancier, on est au dessus de tout cela.

Pour Catastrophes, au titre tout à fait indiqué, j'avoue avoir pratiqué les leçons de Comment parler des livres que l'on n'a pas lus de Pierre BAYARD... j'ai eu la lecture diagonale et éparpillée. Mais je m'abstiendrai d'en parler.

Sauf à vous le recommander pour que vous constatiez comment une prose peut être à la fois, saluons Talleyrand, suffisante et insuffisante.

Tout cela m'aura quand même permis, à la fin et enfin, le plaisir de citer Sacha Guitry :
Avoir le sens critique, c'est porter le plus vif intérêt à un ouvrage qui, justement, vous paraît en manquer.