mercredi 29 avril 2009

« Je suis charette »

24 heures Philo: "Je suis charrette", une expression disséquée

Article tiré du blog de François NOUDELMANN, l'animateur des Vendredis de la philosophie. J'apprends cette expression, et c'est le coup de foudre. Surtout qu'elle me fait penser à l'animatrice éponyme de l'émission de Radio-Canada (l'agitée de la matinée...).

J'adopte.


La langue comme art de vivre

France Culture

Passionnante émission des Vendredis de la philosophie, avec, entre autres, le non moins passionnant Claude HAGÈGE. On y parle, au détour d'une parenthèse, de la langue d'ici...

Pour moi, j'attends le livre de William MARX, Vie du lettré, chez Minuit, dont voici la présentation qu'en fait l'éditeur :

«  Ils lisent des textes, les rassemblent, les éditent, les commentent, les transmettent aux générations futures, produisent à leur tour d'autres textes : ce sont les lettrés, apparus parmi nous voici déjà quelques millénaires. Voués à l'écrit, ils forment le socle d'une civilisation, en garantissent la continuité, mais participent aussi à sa contestation. Le plus souvent invisibles ou méconnus, ils composent une communauté secrète, reliée à travers les temps et les lieux par des rites partagés, des habitudes analogues, des affinités mystérieuses.

» Qui sont-ils ? Comment vivent-ils ? Où habitent-ils ? Que mangent-ils ? À quelles amours s'adonnent-ils ? Comment naissent-ils et meurent-ils ? À toutes ces questions et à bien d'autres, ce livre apporte des réponses précises et concrètes. Il peut se lire comme la description d'un mythe fondateur des civilisations à écriture, de Confucius à Barthes, en passant par Cicéron, Pétrarque et Freud. Mais peut-être vaut-il mieux le prendre comme une invitation à se détacher de l'existence ordinaire, pour entrer dans un autre rapport au monde et au temps. C'est un manuel de savoir-vivre. Ou de savoir-livre.
»




mardi 28 avril 2009

Le poids de la culture

Je serai bref, ne pouvant guère taper en raison d'une tendinite à la main droite. Je me la suis faite en déménageant mes livres dans une nouvelle bibliothèque que j'ai commandée à un artisan qui travaille -- merveilleusement -- l'acier pour loger mes Pléiades. Voilà ce que c'est que de vieillir.

mardi 21 avril 2009

Post politique


Mathieu LAINE, Post politique, JC Lattès, Paris, 2009 (286 pages).

Voici un petit essai d'économie qui veut réformer le politique. On sent à la lecture la fougue de l'auteur, jeune avocat, maître de conférences de droit et de philosophie politique à Science-Po, et ressend son envie d'en découdre avec les idées reçues dont on nous -- oi polloi -- rebat les oreilles. Et avec toutes les prétendues « ruptures » promises par les politiques à chaque campagne électorale. Je l'ai découvert en écoutant l'émission de France Culture, Du grain à moudre, en février dernier, et son ouvrage n'a pas pris trop de temps à franchir la Grande Mare atlantique.

N'étant pas très versé dans la « science » économique, j'ai apprécié son analyse de l'hypercrise et sa critique de la réaction du politique, dont il redoute qu'il ne soit davantage incendiaire que pompier. Et que ce ne seraient pas les banques qu'il faudrait pointer du doigt, ni l'absence de régulation, comme véritables responsables de la crise. Il est du côté du libéralisme, certes, mais pas du libéralisme bêtifiant affiché par certains politiques. Il cite même Keynes : « La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes ». Le lecteur canadien sera, au passage, surpris de l'hommage rendu à l'ancien Premier ministre Jean CHRÉTIEN...

Fort intéressant également, le chapitre qui résume les « mythes fondateurs du monde "politique" » : socialisme, marxisme et droite réactionnaire. Selon lui, il est impératif de passer outre ces mythes car il n'est de solution ni du côté du dirigisme étatique, ni du côté du laisser-faire. L'État providence est à bout de souffle et, surtout, de ressources et nous conduit à la faillite; il importe donc de « réinventer l'interventionnisme » et repenser le rôle de l'État, certes, mais aussi celui des citoyens si nous voulons vraiment vivre dans une société libre et démocratique. C'est, selon l'auteur, du côté des États-Unis, avec les « nudges » de THALER et SUNSTEIN qu'il faudrait regarder.

Cela étant, le vieux bougon que je suis aurait aimé que quelqu'un du côté de l'éditeur relise l'ouvrage et polisse la prose un peu « brut de décoffrage », son plaisir en eut été, ainsi, plus complet.

J'ai, à ces quelques réserves près, l'impression d'avoir fort bien utilisé ces quelques heures de lecture, ne serait-ce que pour avoir rafraîchi quelques notions d'économie et de politique.

Pour d'autres détails sur l'auteur et un extrait du livre, jetez un coup d'oeil à cette page web : http://www.postpolitique.com/

samedi 18 avril 2009

Lecture en cours

Un horaire assez chargé, encore et toujours des travaux chez moi, a ralenti sinon ma lecture, du moins la rédaction du blog. Piètre excuse, on a toujours devant soi quelques minutes à grappiller, surtout quand il s'agit de perdre son temps.

Bref, je suis revenu aux essais :

Mathieu LAINE, Post politique, JC Lattès, Paris, 2009, (286 pages).

Pour plus de renseignements, voir la page web de l'auteur : http://www.postpolitique.com/
La prose est emportée, ce qui est normal vu la jeunesse de l'auteur, mais j'aime la façon dont il dresse le bilan de l'État providence et appelle une renaissance du politique.

Lucien JERPHAGNON, Les dieux ne sont jamais loin, Hachette Pluriel, Paris, 2006 (223 pages).

Présentation de l'éditeur

« Le présent essai revisite, de façon extrêmement vive et plaisante, les mythes de l’Antiquité (biblique, gréco-romaine et paléo-chrétienne). A travers cet inventaire, c’est une approche de la pensée mythique qu’il propose, allant de pair avec le constat de sa cruelle absence aujourd’hui.

» Les Anciens allaient et venaient du mythe à la philosophie, de la légende à l’histoire – et tout se passe comme si ces deux pôles antithétiques se nourrissaient l’un l’autre. Mais avec l’avènement du monothéisme judéo-chrétien, puis de l’islam, ce va-et-vient souple s’est, au fil des siècles, durci en deux pôles antithétiques, prétendant à la vérité de manière exclusive : la religion et la science. Partant, c’est l’intelligibilité même de la pensée antique qui nous a peu à peu échappé.

» L’auteur, spécialiste éminent de saint Augustin (pour qui « la vraie philosophie, c’est la vraie religion »), n’hésite donc pas à reprendre, avec humour et érudition, le chemin des mythes. Il nousinvite à entendre autrement ces légendes qui, au détour d’une histoire de déluge ou de métamorphose, nous plongent au cœur de l’homme. »

mardi 14 avril 2009

Un pays à l'aube - fin

Dennis LEHANE, Un pays à l'aube, traduit de l'anglais (É.-U.) par Isabelle MAILLET, Titre original The Given Day, Rivages/Thriller, Paris, 2009 (759 pages).

J'avoue avoir fait l'impasse sur une bonne centaine de page pour me rendre directement au dernier chapitre et à sa prévisible apocalypse. Je n'avais pas le choix, je devais rapporter le livre à la bibliothèque. Sans l'ombre d'un doute, cela fera un assez bon film pour peu qu'un SCORSESE s'y mette. Tous les personnages nécessaires à une fresque américaine sont là : Irlandais, Italiens, Blancs, Noirs, possédants, opprimés, terroristes, gangsters, et tous les ingrédients : amour, sexe, alcool, argent, violence, honneur et corruption.

Pour ce qui est du roman en tant qu'œuvre littéraire, j'avoue aussi que je me suis laissé prendre, même si l'omniprésence des dialogues m'a fort ennuyé. C'est écrit, mais y a-t-il du style ?

Bref, à voir si vous le pouvez, à lire si vous y tenez.

samedi 11 avril 2009

Citation

« Quand tous les calculs se révèlent faux, quand les philosophes eux-mêmes [et les économistes] n'ont plus rien à nous dire, il est excusable de se tourner vers le babillage fortuit des oiseaux, ou vers le lointain contrepoids des astres. »

Marguerite YOURCENAR, Mémoires d'Hadrien.

mardi 7 avril 2009

Un pays à l'aube

Dennis LEHANE, Un pays à l'aube, traduit de l'anglais (É.-U.) par Isabelle MAILLET, Titre original The Given Day, Rivages/Thriller, Paris, 2009 (759 pages).


Je poursuis la lecture du pavé de LEHANE sans grande conviction, mais avec un peu plus d'iintérêt. On sent les éléments de l'action se préciser : conflits entre noirs et blancs; conflits ouvriers; manipulation de l'information par les pouvoirs en place : obsession d'un complot anarchiste et communiste pour renverser la démocratie.

Mais tous ces dialogues me pèsent.

lundi 6 avril 2009

Déjà au cinéma


Dennis LEHANE, Un pays à l'aube, traduit de l'anglais (É.-U.) par Isabelle MAILLET, Titre original The Given Day, Rivages/Thriller, Paris, 2009 (759 pages).

On me dit, c'est un reproche à peine voilé, que mes lectures sont toujours « dans la tête » ou pis encore « intellectuelles ». Il est vrai que je ne ressens pas le besoin de commenter les « produits » dont les médias font déjà une abondante réclame.

Il m'arrive donc de lire des livres de pur divertissement. Et de les aimer.

Témoin le nouveau roman de Dennis LEHANE, déjà fort encensé notamment pour ses précédents Mystic River et Gone Baby Gone, adaptés par la suite au cinéma.

J'en suis rendu à peu près au tiers de cette fresque bostonnienne qui commence à la fin de la Grande Guerre et déjà je devine la version cinématographique -- et même la distribution. Pour tout dire, tout en apréciant l'intrigue, j'ai la fâcheuse impression de lire un scénario bien plus qu'un roman. Tout y est, les plans et les dialogues.

Donc un certain plaisir, mais « ça ne décolle pas » : à suivre dans quelques jours.

mercredi 1 avril 2009

Il faut bien en rire

Patrick RAMBAUD, Deuxième chronique du règne de Nicolas Ier, Grasset, Paris, 2009 (180 pages).

Pour me reposer de ces récentes et fort sérieuses lectures, à l'heure même où le le Très Précieux de la France s'agite devant les micros à Londres avec des mines de diafoirus au chevet du capitalisme, je vais me te vous la lire cette deuxième chronique de son règne.

Rapportant le livre de la bibliothèque, je me disais in petto qu'ils sont bien chanceux, les cousins Français, d'avoir un tel sire. Les nôtre, de sires, sont bien tristes, et n'attirent guère les chroniqueurs et n'inspirent aucun pastiche. À peine les caricaturistes, il faut bien remplir sa case quotidienne.