mercredi 10 décembre 2008

Cent jours - La tentation de l'impossible


Emmanuel de WARESQUIEL, Cents jours - La tentation de l'impossible mars-juillet 1815, Fayard, Paris, 2008 (687 pages).

Je n'ai jamais été très Napoléon, sauf peut-être à l'adolescence, quand, dans d'anciens livres d'histoire de France, j'étais emporté par le narré de la légende de l'Empereur, récit d'une ascension fulgurante et d'une chute tragique : un destin d'exception. Plus tard, j'ai pris connaissance de l'histoire politique sous l'Empire, des guerres, et de l'exercice du pouvoir. Principale réalisation, comme l'écrit François Furet : avoir mis fin à la Révolution.

J'ai toujours été, en revanche, intéressé par les périodes de transition entre deux règnes, entre deux régimes. Les Cent jours sont une de ces périodes.

Le principal attrait du livre d'Emmanuel de WARESQUIEL, dont j'avais déjà beaucoup aimé la biographie de Talleyrand, est de peindre cet épisode où Napoléon revient en France depuis son petit royaume de l'île d'Elbe et s'empare du pouvoir pour trois mois, « aventure » qui prendra fin à Waterloo et sera suivie par la restauration de la Restauration, non pas, comme tant d'autres historiens l'ont fait, en tenant également compte du point de vue de Louis XVIII. En un mot, on assiste à un conflit de légitimités : on est bien loin de la légende dorée du « vol de l'Aigle ».

L'autre attrait, en creux si je puis dire, est d'illustrer que l'histoire est bien un discours construit : vérité certes, mais quelle vérité ? Nulle photographie, technique pourtant très « objective » ne montre l'ensemble de la réalité. Il en est de même pour l'histoire -- voir à cet égard le récent livre de Paul VEYNE sur Foucault commenté il y a quelques jours.

Certes le livre de WARESQUIEL n'échappera pas à cette réalité, mais il a au moins l'avantage de photographier le sujet d'un autre angle.

Et comme on dit : À suivre.

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