mardi 13 octobre 2009

Croyez-vous ?

Croyez-vous entendre un politique, y compris un issu de notre bien pensante go-gauche, répondre à ces questions, voire seulement les poser ? Plus, lire ces questions dans tel journal de « l'élite » d'ici ?






André Tosel
Un monde en abîme ? : Essai sur la mondialisation capitaliste
novembre 2008


Comment comprendre la mondialisation qui est désormais le référent de toute pensée responsable ?
S'agit-il d'un événement sans précédent qui contraint à repenser l'espace et le temps de l'action humaine et la construction de notre monde ?
Est-elle plutôt une nouvelle période dans l'histoire de l'économie-monde régi par le mode de production capitaliste qui se reproduit ainsi selon son impératif systémique, mais sous des formes nouvelles ? Quelles sont ces formes économiques, sociales, politiques, culturelles ?
Comment penser le rapport entre l'hégémonie exercée par la direction stratégique des entreprises transnationales et les réformes du procès de travail par la nouvelle technologie sociale des communications ?
Quelles sont les conséquences de la financiarisation d'une économie qui fait de la force de travail internationalisée non pas tant un salariat qu'un précariat ?
Que faire de la production d'un apartheid mondial qui transforme des masses d'hommes en humanité superflue ?
Comment interpréter la généralisation d'une culture de l'infini d'une consommation solvable radicalisant le désir de consommer et effaçant la citoyenneté ?
La démocratie représentative peut-elle surmonter sa crise qui en fait un régime autoréférentiel excluant la prise en compte des besoins et des aspirations à la transformation ?
La promesse d'une démocratie cosmopolitique est-elle tenable ?
Que devient l'Etat-Nation et quelles sont ses fonctions nouvelles ?
La guerre globale imposée par l'Empire américain qui s'érige en peuple élu est-elle un destin ouvrant sur un conflit des civilisations ?
Comment penser les rapports entre un universalisme qui est menacé de devenir impérial et des différences socio-culturelles qui sont menacées de s'enfermer dans leur propre exclusivisme ?
Ces questions culminent dans une interrogation cruciale : le monde de la mondialisation est-il encore un monde abritant la possibilité ontologique de l'être en commun, d'un sens commun, d'une volonté commune, d'un bien commun qui ne peut se réduire au partage de règles de procédures ? N'est-il pas menacé par sa propre dynamique de production pour la production de s'abîmer dans le non monde ? Les promesses du néo-libéralisme comme celles du libéralisme social sont démenties cruellement. La philosophie est mise au défi de la nouvelle question cosmologique qui est tout à la fois ontologique et éthico-politique. Les catégories d'Histoire, de Monde, d'Action sont à repenser depuis ce point de vue qui est aussi celui des masses désassimilées et ségrégées par le moloch du capitalisme mondialisé.

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