Propos recueillis par Florence Noiville, du Monde (22 avril 2011). Ayant lu, à sa sortie, la version originale de Si beau, si fragile, How Beautiful it is and How Easily it can be Broken, je compte bien y revenir. « Chacun peut se prendre pour un critique » : n'est-ce pas ce que je fais ? Je n'en ai pas la prétention toutefois, mais suffit-il de ne pas vouloir ? Sans posséder l'érudition, ni la culture, de Mendelsohn, je m'applique -- le plus souvent -- à mettre en œuvre la méthode qui est la sienne. Conscient toutefois de contribuer, volens nolens, au bavardage médiatique. Aime, aime pas : quelle importance au fond ?
« Avec Internet, chacun a une opinion, chacun peut se prendre pour un critique. Tout cela a bien sûr des implications positives. Mais on perd de vue que ce métier n'est pas seulement affaire de goût ou d'émotion. Autrefois, les critiques avaient mon profil : une formation, une plume, une personnalité. C'est cela qu'il faut remettre au goût du jour. Trop souvent, les journaux sont dirigés par des hommes d'affaires qui font un mauvais calcul : ils limitent l'espace alors que le public a de plus en plus soif de longues analyses. Mon job à moi consiste à écrire pour des gens ordinaires, mais en combinant passion, style et érudition. C'est cela qui me distingue. C'est pour cela qu'on vient vers moi. Pas forcément parce que j'en sais plus au départ. Mais parce que j'ai travaillé. Et les lecteurs le sentent. Ils voient que j'ai bien "fait mes devoirs" avant de leur expliquer pourquoi telle œuvre vaut la peine ou non. »
– Envoyé à l'aide de la barre d'outils Google"
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