mardi 10 juillet 2012

La société des égaux

Pierre ROSANVALLON, La société des égaux, Éditions du Seuil, Paris, septembre 2011 (427 pages). Également disponible en version ePub.

J'ai mis plus de temps que d'habitude pour lire l'essai de Pierre Rosanvallon paru l'automne dernier, et le premier livre électronique que j'ai acheté. Non qu'il fut particulièrement difficile, le déroulement de son propos, de même que son style, sont particulièrement soignés. C'est que, cheminant dans l'évolution de la notion d'égalité depuis les révolutions française et américaine, je m’aperçus de la difficulté d'en bien rendre compte. Non que j'y renonce, mais tiens à vous en conseiller la lecture sans plus attendre -- faites-moi une fois confiance -- sur la seule base de la présentation de l'éditeur, ainsi que de l'entretien qu'il a accordé au Nouvel Observateur. Lecture fort utile qui apporte un éclairage différent sur le discours accoutumé, et combien plus intelligent, et sur la dilution de la pratique, sinon de l'idéal, démocratique : protestations des indignés, revendication corporatiste au carré rouge, cynisme des politiques. De plus, chose rare, l'auteur se risque à proposer des pistes de solutions.

Entretien au Nouvel Observateur : Pour une société des égaux.

Présentation de l'éditeur :

« Nous vivons aujourd'hui une véritable contre-révolution. Depuis les années 1980, les plus riches n'ont en effet cessé d'accroître leur part des revenus et des patrimoines, inversant la précédente tendance séculaire à la réduction des écarts de richesse. Les facteurs économiques et sociaux qui ont engendré cette situation sont bien connus. Mais la panne de l'idée d'égalité a aussi joué un rôle majeur en conduisant insidieusement à délégitimer l'impôt et les actions de redistribution. Du même coup, la dénonciation d'inégalités ressenties comme inacceptables voisine avec une forme de résignation et un sentiment d'impuissance. Il n'y a donc rien de plus urgent que de refonder l'idée d'égalité pour sortir des impasses du temps présent. L'ouvrage contribue à cette entreprise d'une double façon. En retraçant l'histoire des deux siècles de débats et de luttes sur le sujet, il apporte d'abord un éclairage inédit sur la situation actuelle. Il élabore ensuite une philosophie de l'égalité comme relation sociale qui permet d'aller au-delà des théories de la justice qui, de John Rawls à Ainartya Sen, ont jusqu'à présent dominé la réflexion contemporaine. Il montre que la reconstruction d'une société fondée sur les principes de singularité, de réciprocité et de communalité est la condition d'une solidarité plus active. »


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