jeudi 22 septembre 2011

Vies de Job IV

Pierre ASSOULINE, Vies de Job, Gallimard, Paris, janvier 2011 (491 pages).
Job - Georges de La Tour

Il est grand temps de refermer cette série de commentaires sur le livre d'ASSOULINE. Ayant écrit, en cours de lecture, que je ne comprenais pas en quoi il s'agissait d'un roman, je dois me raviser, même si l'argument de l'auteur ne me persuade pas complètement. Toute vie étant un roman, selon le cliché mille fois rebattu, écrire la biographie d'un personnage de la Bible, qui n'était vraisemblablement pas juif, qui tient du mythe ne peut que participer de la nature du roman, quelles que soient les données factuelles dont il est fait état dans l'ouvrage.

En fait, l'art d'ASSOULINE est de nous montrer la constante présence dans notre culture -- et l'on vise les trois religions dites « du Livre » -- que ce soit dans la peinture, ainsi chez Georges de La TOUR et même chez Anselm KIEFER; la littérature, ainsi que le cinéma, avec A Serious Man des frères COEN. Au passage, il règle la question de cet autre cliché « pauvre comme Job » et explique la façon dont chaque siècle aura eu « son » Job.

Un chapitre qui m'a particulièrement touché est celui où ASSOULINE parle de la mort accidentelle de son frère ainé, de laquelle il s'est toujours senti responsable, ainsi que celle, à un assez jeune âge, de son père.

En terminant, quelques citations glanées de ci, de là.

«  ... un monde où l'on connaît le prix de chaque chose et la valeur d'aucune. »  P. 269

« ne laissons pas les preuves fatiguer la vérité; il vaut mieux rester sur ses propres souvenirs, ses fantasmes, et ses rêves.» P. 327

« ... du temps où la marque des meilleurs faiseurs se sentait sans s'afficher. » P. 349

« Ce serait tellement mieux si on pouvait être mort sans avoir à mourir. » P. 370 Phrase qui nous rapproche de MALRAUX qui distinguait le trépas de la mort.

Comme on dit généralement, pardonnez moi la facilité de la formule : vivement recommandé.


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