jeudi 17 mai 2012

D.B. comme M.D.

Éric Chevillard, dans Le Monde, a lu le nouveau roman, L'Anglais, de notre Grande Mademoiselle. On le plaint, mais le remercie de cette belle critique de la vacuité bombardière. À lire dans l'édition de ce vendredi. Dire que l'on a aimé serait peu, mais, comme on dit ici, on se gardera une "petite gêne".

« Peut-être est-il bon de s'infliger parfois la lecture d'un mauvais livre. Par pénitence, pour se punir, pour se mortifier. Méritons-nous vraiment de ne fréquenter que des chefs-d'oeuvre, comme si le meilleur nous était dû, comme si notre infaillible noblesse nous dispensait de composer jamais avec la médiocrité ? Et si cette macération expiatoire sent un peu trop le couvent, alors ne pourrait-on aventurer que la lecture de mauvais livres est encore une fine stratégie de la jouissance tendue vers son acmé : le terme de la souffrance ? Ainsi nous apprécions mieux le sol ferme sous nos pieds après la pénible traversée du marais. Et notre appréhension des chefs-d'oeuvre auxquels nous retournerons ensuite sera plus nette puisque nous aurons parcouru la distance qui les sépare du magma élémentaire des mots inorganisés. Pour ces raisons, il me paraît donc sain de conserver un peu de curiosité pour les mauvais livres. »



Rédigé sur mon iPad.

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