Celui que l’on est, qu’on est devenu efface l’image de celui qu’on fut, et efface jusqu’à la trace qui conduit de lui à soi… Il y aurait au moins deux temps dans la vie, et au moins deux êtres pour chaque individu : celui que les origines et la société ont fait et celui qui a défait celui-là, … contre la société qui le fit. Tout être qui n’a pas connu ces deux temps de l’existence n’est jamais né qu’à moitié, pour une moitié de destin. Et puis il y a ceux qui vivent encore moins que cela, et aussi ceux qui, au contraire, ont connu bien plus que deux moitié de vie.
Alain FLEISCHER, Les ambitions désavouées, Seuil, Paris, 2002 (411 pages)
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