dimanche 3 février 2008

Quiconque

Philip ROTH, Un homme, traduit de l'anglais par Josée Kamoun, Gallimard, Paris, 2006 (153 pages).

Petit samedi, autre lendemain de tempête, ce qui importe peu, certes, à lire ce roman emprunté la veille à la bibliothèque.

J'ai, jusqu'ici, plutôt aimé les romans de Roth, son style, inimitable.

Celui-ci m'a laissé un peu mal à l'aise, mais par ma faute : je suis assez sensible, et j'ai eu un peu de difficulté à lire les diverses opérations que subit le « héros » du roman, cet homme, ce quidam. Pas plus que je ne puis voir un film de vampire au cinéma. J'ai donc du accélérer sur certains passages, stents, angioplasties et autres quintuples pontages.

Le roman s'ouvre et se termine au cimetière. Un cimetière juif délabré. Entre les deux, une vie banale, un homme, dans la publicité, trois mariages, des enfants. Mauvaise conscience et peur de mourir. La vie, quoi.

Ce lieu m'a ramené au récit de Daniel Mendelsohn, Les disparus, et je me demande si, la mort définitive n'est pas celle des tombes oubliées. Car ces lieux, tout comme nous, passent.

Je me demande en outre si les moments qu'on y passe, au début et à la fin du roman, ne sont pas les plus achevés. Quand, à la veille d'une opération, dont il ne sortira pas vivant, le narrateur revient sur la tombe de ses parents, il sent l'appel des ossements couchés dans la terre.
« Entre lui et ces os, l'échange était puissant, bien plus puissant, aujourd'hui, qu'entre lui et les êtres encore vêtus de chair, car la chair se dissout, et les os demeurent. ... Impossible de partir. La tendresse le submergeait. Et avec elle le désir que tout le monde soit encore en vie. Que tout soit comme avant. »
Et pourtant, oui : il partira... sur arrêt cardiaque.

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