vendredi 27 janvier 2012

Jean-Marie LACLAVETINE, Au pays des fainéants sublimes : Voyage en Touraine avec un ami photographe, Le sentiment géographique - Gallimard, octobre 2011 (226 pages).

Après le minéral et maritime voyage en Bretagne avec Pascal Quignard, aussi économe en mots qu'ardent en sentiments, j'ai accueilli sans déplaisir celui langoureux en terre de Touraine, qui commence à table les pieds dans l'eau, avec comme guide Jean-Marie Laclavetine, dans ce petit pays d'histoire et de bons vins, on y rencontre Rabelais et Balzac, grâce à qui j'ai été invité à une chasse au sanglier et à faire les vendanges, en plus de nombreuses et festives soirées, qu'il me serait facile de qualifier de gargantuesques, le long de la Loire et de plusieurs de ses affluents. Je m'y suis vu, sans mentir, en un nouvel Alexandre le Bienheureux. Et oublieux de ces jours si changeants de nos hivers, et des perpétuelles -- et lassantes -- jérémiades, nous ne sommes qu'en janvier, imaginez avril -- des piétons et conducteurs, ni trottoir ni rue ne permettant de se déplacer sans un luxe de précautions, luxe qu'on aimerait déployer en toute autre chose vous l'aurez compris.

Je me suis aussi donné le plaisir, moins cérébral que celui offert par la viole de M. de Sainte Colombe, lequel a accompagné ma lecture du roman de Pascal Quignard, les diverses suites orchestrales, tirées des opéras de Jean-Philippe Rameau, présentées par Jordi Savall, d'une part, et Nicholas McGegan.

Présentation
« En compagnie d’un ami photographe, Jean-Marie Laclavetine a vagabondé durant des mois sur les routes de Touraine. Ils ont suivi le cours des rivières, longé le fleuve sauvage, arpenté les rues et les ruelles des villes royales, interrogé la riche mémoire de cette terre d’écrivains. Ils sont allés à la rencontre des « fainéants sublimes » dont parle Balzac, habitants d’un pays où le temps ne passe pas à la même vitesse qu’ailleurs. Le récit de ce vagabondage est plein d’ironie, d’anecdotes cocasses, de visions surprenantes, mais aussi de réflexions sur l’esprit des lieux, qui nous habitent davantage que nous ne les habitons. Parution liée à celle de l’album Voyage sur une feuille de vigne, dans la collection « Lieux et écrivains », qui propose une version abrégée du texte et les photos de Jean-Luc Chapin. »
 Mais avoir su, quitte à ne profiter que d'un commentaire abrégé, et celui de Laclavetine est toujours d'une plume très fine -- et sage --, j'aurais préféré la version « avec les images » :

Jean-Marie LACLAVETINE et Jean-Luc CHAPIN (photos), Descente au paradis, Gallimard, octobre 2011 (140 pages).

Présentation :
« Le département d’Indre-et-Loire a la forme prédestinée d’une feuille de vigne, suivant à peu près les limites de l’ancienne Touraine. Le livre propose le récit du vagabondage de deux amis, le photographe et l’écrivain, à travers les paysages du « jardin de France » cher à Rabelais. Le voyage suit le fil conducteur des rivières. Il commence les pieds dans l’eau : tous les ans, à la même date en été, trente ou quarante personnes (sans compter les enfants, les chiens et les écrevisses) se rassemblent pour un déjeuner dans la rivière, hors du temps et de ses fatigues. Dans cette scène s’exprime précisément le tempérament des Tourangeaux, ces « fainéants sublimes » dont parle Balzac, habitants d’un pays où le temps ne passe pas à la même vitesse qu’ailleurs : ils ont gardé de la longue fréquentation des rois un esprit agile et goguenard, et l’habitude de n’en penser pas moins.
» La promenade se poursuit le long des rivières, à travers les forêts, les villes et les vignobles (la Loire est aussi un fleuve de vins, et la figure du vigneron exprime avec une intelligence particulière l’esprit ligérien), ponctuée de haltes chez les pêcheurs, paysans, techniciens, cuisiniers, libraires, artistes, vignerons, citadins ou ruraux, qui donnent vie à ces lieux. Le ton du livre est celui d’une flânerie légère et attentive, volontiers ironique, mettant souvent en scène les deux voyageurs, nourrissant le récit d’anecdotes, de souvenirs, de pensées furtives, d'évocations littéraires. Les photos de Jean-Luc Chapin proposent une vision personnelle et intense des lieux, des monuments, des gens.»

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