lundi 24 décembre 2012

En écoutant la radio II - FRANCE CULTURE

Je vois le sourire de certains de mes lecteurs à la lecture du dernier article. L'un ne m'a-t-il pas surnommé France Culture ? Internet nous donne accès à la mine d'or que constitue cette chaîne culturelle de radio, et dont on regrette désormais l'absence au Canada : je remercie chaque jour la France de continuer à me donner tout ce dont Lafrance nous a privé. Quiconque déplore, comme moi, le carnage radiophonique dont ce mandarin du temps présent est la cause -- je suis incapable de le qualifier de responsable -- sait de qui il s'agit. Par un curieux effet du hasard, André Major, qui pourtant était de la maison, nous donne dans son Prendre le large ses vues sur la question.
« Ce qu'on voit poindre dans la nouvelle orientation de la radio culturelle, c'est une méfiance à l'endroit de la littérature et de la pensée, qui s'exprime sans un parti pris pour les arts du spectacle, comme le récent budget de la chaîne culturelle (remplacée depuis par Espace Musique...) en fait la démonstration. On bouleverse la grille horaire pour marginaliser les émissions considérées comme trop sérieuses en les diffusant aux heures de faible écoute (On leur reprochera ainsi de ne pas faire d'audience avant de les supprimer...). La radio conçue par une génération d'humanistes a cédé la place à  une radio dite d'accompagnement (comme on accompagne les mourants ?), pas trop dérangeante, mais juste assez délinquante aux yeux de la génération de gestionnaires qui en a pris le contrôle. Il me reste moins de deux ans à observer la liquidation d'une culture radiophonique (C'est chose faite, Lafrance a gagné sur toute la ligne, sans doute finira-t-il au Sénat ou à l'UNESCO...) qui, au cours des dernières décennies, occupait le vaste espace entre la culture savante et la culture populaire. » (en italiques, mes commentaires, ce texte date de 1996)

Pour l'heure, écoutez la chanson d'Arnaud Fleurent-Didier :

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