William STYRON n'aime pas le terme dépression, lui préférant celui de mélancolie. Je suis du même avis, me demandant toutefois s'il n'entre pas un peu de déni dans ce rejet terminologique : n'aimant pas l'étiquette, je rejette le contenu...
Il est vrai que la seule mention de cette maladie entraîne généralement un « tu ne m'as jamais semblé aussi en forme » ou encore « on a tous nos moments ». Nous faudrait-il arborer un stigmate telle la calvitie du cancéreux ou l'émaciation du sidatique ? Comme si sans image la souffrance n'était qu'imaginaire.
J'ai dû mettre fin à ma vie professionnelle à cause de cette maladie, me faudra-t-il en outre exhiber la corde du pendu ou les lacérations du suicidé ?
Cette phrase même illustre l'omniprésent déni : ce n'est pas moi qui ai mis fin à ma carrière, c'est la maladie qui m'y contraint.
Repentir (novembre 2010) : si c'est la maladie qui a été la cause de mon départ prématuré à la retraite, en ai-je été sa victime : sujet ou objet ? Vaste débat.
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