- Ne vous moquez pas trop vite, Monsieur l'ironiste, Flaubert est tout cela à la fois. (...) Soyons précis. Dans une époque où consternent l'aplatissement de la langue et l'épaississement extatique de la bêtise, où l'esprit critique fait place à l'injure et à l'arrogance épanouie des bateleurs de télévision, où la précipitation et le bâclage suintent des pages de trop de livres annoncés comme des découvertes essentielles, où la suffisance universitaire relève de la pantalonnade de tréteaux, la colère, l'humour et l'ironie de Flaubert sont une formidable source de résistance à ces bassesses.
- Et vous relisez Flaubert ?
- Quand submerge la fatuité, vite relire L’Éducation. Quand triomphent le cynisme mercantile et le profit, au plus tôt reprendre Un cœur simple. Quand dégoûte la monotonie des platitudes littéraires et politiques, sans tarder se replonger dans toute la Correspondance. »
Jacques CHESSEX, L'Interrogatoire , p. 110-111
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