Alain Fleischer, L'amant en culottes courtes, Seuil, Paris, 2006, 615 pages
C'est fait, j'ai terminé la lecture du roman. Et suivi le narrateur de treize ans dans son mois à Londres au mois de juillet 1957.
J'y ai, finalement, retrouvé l'auteur que j'aime, son style ample et son bon usage de la métaphore. Mine de rien, le personnage qui se dédouble, partagé entre l'apprentissage d'une langue, l'anglais, et la découverte de la langue, l'organe, comme instrument de plaisir. L'avion en balsa qui est un jeu de petit garçon en culottes courtes, qui ne connaîtra qu'un vol inaugural, et la plongée dans la sexualité féminine, pour l'inauguration de sa vie d'homme.
Et pourtant, j'ai un aveu à faire : je ne suis pas un instant arrivé à m'intéresser à cet Alain Fleischer là. Pis encore, j'ai fait l'impasse sur près de trois cents page de l'ouvrage (les lire, quelle corvée, je n'ai pas pu).
Une fois passées les trente pages du chapitre III, La première fois, récit détaillé de la découverte de la femme, en cette nuit du 22 juillet, qui m’ont laissé de glace, j’ai courageusement abordé le chapitre IV, Les autres fois, las, trois cents pages pour la dernière semaine : et le narré d’émois à répétition, et de l’exploration sexuelle. Trop c’est trop.
Cap donc sur le chapitre V, La dernière fois, (enfin, me dis-je). Une variation cette fois sur l’acte : la copulation pendant les periods. Pas une goutte de sang ne nous est épargnée. Cette dernière fois fut donc aussi une première fois, mais pour moi une fois de trop. Ne restaient alors qu’une petite cinquantaine de pages, l’affaire fut vite bouclée, on quitte Londres pour Budapest, via Paris, à la recherche de la famille magyare perdu, et l’affaire est bouclée.
Vous l’aurez compris, malgré toute ma bonne volonté, malgré l’amour que je porte au romancier Alain Fleischer, je n’ai aucun intérêt pour le personnage Alain Fleischer : que n’en a-t-il pas fait une nouvelle de son initiation londonnienne ?
Vivement un roman d’Alain Fleischer, et foin de l’autobiographie.
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