« Lorsqu'ils changent de camp, c'est-à-dire lorsqu'ils traversent, croient-ils, la frontière entre les médias populaires et ceux qui voudraient l'être davantage sans y parvenir complètement, ils se révèlent tels qu'en eux-mêmes, incultes et stupides. Il faut l'être pour tenter de ridiculiser Le Devoir devant plus d'un million et demi de téléspectateurs en déclarant qu'on ne comprend pas les mots dans ce journal. Cet anti-intellectualisme primaire (à vrai dire, en existe-t-il un secondaire?) est symptomatique d'un état d'esprit qu'on imagine mal ailleurs. Quel journaliste américain serait assez bête pour rire de la langue soutenue du New York Times de la même façon? Un journaliste français qui reprocherait au journal Le Monde son vocabulaire enrichi se déconsidérerait pour le reste de sa carrière. »Elle a tout faux : c'est principalement en raison de la piètre qualité de sa langue que cette gazette est difficilement accessible : abus de métaphores douteuses, telles Au Québec le saumon remonte la pente ou Les Russes posent la première pierre de la station orbitale; méconnaissance des règles de la composition : sait-on seulement ce que sont une introduction, un développement et une conclusion ? En un mot comme en cent, le Devoir est davantage parlé qu'écrit, et c'est ce qui empêche une bonne intelligence du texte.
Cela dit, on s'amuse bien en la lisant, celle, jouant les snobs anti-snobs, qui voudrait tant être moraliste, mais qui, d'avoir trop longtemps trempé dans l'eau bénite, n'arrive qu'à être moralisatrice.
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