jeudi 19 juillet 2007

Varennes La mort de la royauté

Je suis tombé très jeune dans l'histoire de France, un épisode tumultueux comme la Révolution ne pouvait manquer de fasciner l'adolescent curieux que j'étais, même si, à la réflexion, les livres auxquels j'avais accès, à la bibliothèque du collège Brébeuf, devaient avoir une certaine couleur politique que je n'étais pas en mesure de saisir : pauvre Louis XVI, pauvre France. On a fait, depuis, du chemin.

C'est donc avec beaucoup de joie que j'ai appris le lancement, par la maison Gallimard, de la collection Les journées qui ont fait la France, qui prend dont la relève des Trente journées qui ont fait la France, dont j'avais déjà apprécié plusieurs titres.

En soi, le départ du roi, entouré de sa famille, ne constitue pas ce qu'il convient d'appeler un évènement. Il l'est devenu, et c'est ce que démontre avec beaucoup de verve Mona Ozouf. Un fait qui sera utilisé à gauche comme à droite, les arguments des uns étant souvent repris par les autres tantôt en faveur du roi, tantôt contre lui. Rien de plus fascinant que cette fabrication de l'histoire par « l'idéologisation », si j'ose ce néologisme, de la série de cafouillages que constitue l'équipée du souverain. Laquelle se retournera finalement contre lui pour aboutir à sa destitution, alors que nul, au départ, ne songeait à renverser la monarchie, puis à son procès, alors que le roi jouissait, en principe, d'une pleine immunité.

La politique, l'histoire : trame tragique.

Ce livre est donc bien plus que la relation d'un banal fait divers et ne prend la relève, s'agissant de Louis, ni de ceux qui voulaient l'excuser en en faisant une victime, ni de ceux qui voulaient l'accabler, en en faisant la source de tous les maux de la nation.

Il dresse aussi un portrait tout en nuance et en finesse de cet homme, au bout du compte, si méconnu.

Mona OZOUF, Varennes La mort de la royauté -- 21 juin 1791, Gallimard, Paris, 2005 (434 pages).

Livre: VARENNES LA MORT DE LA ROYAUTE, Mona Ozouf,

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